Retour vers le passé : Les Sorcières (1990)

 

REALISATEUR

Nicolas Roeg

SCENARISTE

Allan Scott, d’après le roman de Roald Dahl

DISTRIBUTION

Anjelica Huston, Mai Zetterling, Jasen Fisher, Rowan Atkinson…

INFOS

Long métrage britannique
Genre : comédie fantastique
Titre original : The Witches
Année de production : 1990

Après deux longs métrages considérés comme mineurs dans sa filmographie (Castaway et Track 29), Nicolas Roeg a été sélectionné par Jim Henson pour réaliser l’adaptation cinématographique du roman de Roald Dahl Sacrées Sorcières, dont il possédait les droits depuis 1983. Nicolas Roeg a signé avec ce film sa première oeuvre à destination de la jeunesse…mais pas que car un long métrage tous publics par l’auteur de Ne vous retournez pas et  L’Homme qui venait d’ailleurs ne ressemble à aucun autre…

Et cela s’impose dès les premières scènes, aussi bien au niveau des visuels que de l’atmosphère qui se dégage de ce conte très sombre. Dans un petit village de Norvège, où il passe ses vacances avec sa famille, le jeune Luke apprend tout ce qu’il y à savoir sur les sorcières par les récits de sa grand-mère, qui a survécu à une rencontre avec ces créatures maléfiques il y a bien longtemps. Son amie Erica a eu moins de chance, condamnée à vivre prisonnière d’un tableau jusqu’à sa mort. Une image poignante pour un effet aussi simple qu’efficace…

 

 

Les vacances se terminent hélas très mal pour Luke. Suite au décès de ses parents dans un accident de voiture, il part vivre chez sa grand-mère en Angleterre. Mais le jour de son neuvième anniversaire, sa mamie tombe malade à cause du diabète. Le médecin leur conseille de passer l’été à la mer…mais ils vont vite découvrir que l’hôtel qu’ils ont choisi est aussi le lieu d’une assemblée de sorcières réunies pour apprendre le plan diabolique de la Sorcière Suprême : se débarrasser de tous les enfants d’Angleterre en les transformant en souris !

Si l’exposition est réussie, le long métrage passe à la vitesse supérieure à partir de la scène où les sorcières se dévoilent. Le rôle de la Sorcière Suprême a été confiée à l’excellente Anjelica Huston (c’était juste avant qu’elle incarne pour la première fois Morticia Addams) qui se régale à jouer un monument de méchanceté sous un épais et fabuleux maquillage. Le jeu outré des actrices (et aussi des acteurs habillés en femme) campant les membres du sabbat est également croustillant, leurs expressions amplifiées par les mouvements de caméra du metteur en scène.

 

 

Pour tester sa formule, la Sorcière Suprême transforme Luke et un autre garçon en souris. Ce qui permet aux équipes de Jim Henson (qui nous a quittés un an après la fin du tournage, avant la sortie du film) de démontrer toute l’étendue de leur savoir-faire. Les trucages sont savoureux et les différentes techniques se déploient dans un dernier acte plein de fantaisie, avec de sympathiques touches humoristiques, qui culmine lors d’un final aussi chaotique que jubilatoire.

Porté par une distribution de qualité (avec des seconds rôles comme Rowan « Mr Bean » Atkinson et Brenda Blethyn), Les Sorcières est un sacré spectacle, une grande réussite…qui n’a pourtant pas vraiment été du goût de Roald Dahl, déçu par les choix d’adaptation comme le happy-end par exemple (mais pas par le casting de Anjelica Huston).

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