Retour vers le passé : Pinocchio (1940)

 

Animation
Long métrage américain
Réalisation supervisée par Ben Sharpsteen et Hamilton Luske
Scénarisé par un collectif Disney d’après l’oeuvre de Carlo Collodi
Avec les voix V.O. de Dickie Jones, Cliff Edwards, Christian Rub…
Année de production : 1940

Après le succès de Blanche-Neige et les Sept Nains en 1937, Walt Disney a déplacé ses équipes dans de nouveaux locaux et a commencé le développement de nombreux projets. Les premières ébauches de DumboBambiPeter Pan ou encore Fantasia ont été esquissées à cette période et alors que Bambi a failli être choisi, c’est finalement Pinocchio, d’après l’oeuvre de l’italien Carlo Collodi, qui a eu l’honneur de devenir le deuxième classique de l’animation Disney. Comme c’était souvent le cas, le scénario a été écrit à plusieurs mains (pas de crédits au générique en ce temps-là mais il y a eu au moins 7 scénaristes impliqués) et cinq réalisateurs se sont occupés des différents actes sous la supervision de Ben Sharpsteen et Hamilton Luske.

Je n’ai jamais lu le livre de Carlo Collodi et de toutes les adaptations, je n’ai vu que celle de Disney, sa version ayant marqué les esprits tout en prenant des libertés avec le portrait du pantin de bois qui voulait devenir un petit garçon tel que l’avait écrit le romancier italien. D’après les renseignements glanés sur le net, le Pinocchio de Collodi est capricieux et antipathique et sa quête d’humanité est un véritable chemin de croix. D’insupportable, Pinocchio est devenu un nouveau-né (car c’est ce qu’il est après avoir été animé par la Fée Bleue) attachant et influençable, qui ne veut pas faire de mal tout en se laissant mener par le bout du nez (qu’il peut avoir très long quand il ment) par de mauvaises fréquentations.

 

 

Les méchants du récit, les premiers rencontrés étant ces escrocs de Grand Coquin et Gedeon, détournent en effet du chemin de l’école un Pinocchio qui vivra une aventure pleine de rebondissements sur un ton assez sombre. Car même si les premiers numéros musicaux sont légers et enchanteurs, le parcours du pantin de bois n’est pas si adouci que ça. Certainement moins violent que le roman (j’ai lu que Pinocchio finit par écraser le Cricket, qui n’est pas appelé Jiminy, parce qu’il en a assez de l’écouter) mais les passages de la roulotte de Stromboli et de l’Île des Plaisirs représentent de véritables cauchemars à l’atmosphère sinistre.

Véritable co-star du long métrage, Jiminy Cricket, désigné par la Fée Bleue comme conscience de Pinocchio, est un guide amusant et sage, qui perd rarement espoir dans l’adversité. Sa popularité sera telle qu’il apparaîtra dans d’autres productions. Le gentil Gepetto (doublé en V.O. par l’acteur d’origine autrichienne Christian Rub, avec lequel les concepteurs du film ont détesté travailler car il était sympathisant nazi), créateur et père de Pinocchio, va se lancer à sa recherche avec ses animaux de compagnie le chat Figaro et le poisson Cléo…jusqu’à se retrouver dans le plus improbable des endroits…

 

 

Visuellement, Pinocchio est de toute beauté. Le soin apporté aux détails des décors (la petite ville et l’atelier de Gepetto sont magnifiques) et à l’animation, très riche, avec de belles idées de mise en scène, ont fait que le budget a explosé, passant à 2,6 millions de dollars (soit un million de plus que celui de Blanche-Neige et les Sept Nains), énorme somme pour l’époque. Le résultat captive toujours jusqu’à la vision de la baleine Monstro, au centre d’un final maritime spectaculaire…avant une petite touche d’émotion pour les ultimes minutes et la récompense accordée à Pinocchio pour son héroïsme…

Pinocchio est sorti pour la première fois en 1940 sans être un succès en salles. Ce n’est qu’après la fin de la Seconde Guerre Mondiale que le film a pu être rentable, en ressortant aux U.S.A. et en étant exploité dans de nombreux pays (les spectateurs français ont attendu 1946 pour le voir pour la première fois).

Quand on prie la bonne étoile
La fée bleue secoue son voile
Et vient accorder
Ce qu’on a demandé
Quand on prie de tout son cœur
Il n’y a pas de faveur
Qui ne soit bientôt
Une réalité
Essayez, faites un vœu
Car l’espoir est dans les cieux
Quand on prie la bonne étoile
Et la fée bleue

Commentaires (0)