Retour vers le passé : Opération Re Mida (1967)

 

Comédie/espionnage/aventures
Long métrage espagnol/italien
Réalisé par Jesus « Jess » Franco
Scénarisé par Jesus « Jess » Franco, Jose Luis Martinez Molla, Julio Buchs et Remigio del Grosso
Avec Ray Danton, Dante Posani, Barbara Bolt, Rosalba Neri…
Titre original : Lucky, El Intrepido
Année de production : 1967

Je n’ai pas souvent été très tendre avec les longs métrages de l’espagnol Jesus « Jess » Franco dans les colonnes du ciné-club…il faut dire qu’il a quand même signé pas mal de daubes tout au long de sa prolifique carrière (plus de 200 films en 56 ans !) mais avant de s’aventurer dans des terrains particulièrement craspecs (ce qui n’est pas forcément un défaut en soi…sauf quand on parle de nazisploitation), il s’est illustré dans les genres les plus populaires des sixties, la comédie, l’horreur, le polar, l’espionnage et même un western avec Le Jaguar en 1963.

Seul film de Franco daté de 1967 (fait rare dans sa filmographie…il en a sorti 4 en 1968 et 6 en 1969), Operation Re Mida (connu aussi en France sous le titre Lucky l’Intrépide) est un pastiche fauché qui emprunte autant à James Bond qu’au Batman d’Adam West.

 

 

Intrépide agent secret, Lucky Mulligan est approché par une société secrète de financiers nommée l’Archange pour retrouver la trace d’une organisation dont le but est d’inonder le marché de fausse monnaie pour ruiner l’économie des pays capitalistes. Par un indic, Lucky apprend qu’une usine se trouve en Albanie et il s’y rend avec son complice Michele. Un pitch tout ce qu’il y a de plus classique donc…et c’est l’accent mis sur l’aspect comique qui lui donne son énergie, le film étant plus rythmé que la plupart des Jess Franco que j’ai pu voir pour le moment…

Operation Re Mida est en effet une vraie bande dessinée en prises de vue réelles. Franco insiste là-dessus dès un générique pétillant grâce à la musique pop, avec des images fixes sur lesquelles les personnages parlent dans des phylactères, astuce qui sera reprise deux ou trois fois et notamment lors de la scène d’amour entre Lucky et la chef de la police albanaise sexuellement frustrée. Prenant comme excuse un bal masqué, Lucky passe le premier quart d’heure habillé en super-héros d’opérette comme il pouvait y en avoir beaucoup dans le cinéma bis italo-espagnol de l’époque (Les Flashman, Superargo et autres Trois Supermen)…

 

 

Les situations décalées ne manquent pas, ce qui s’exprime aussi bien dans la chorégraphie de l’action (avec de bons gags absurdes comme le gadget qui arrête le temps) que dans les dialogues (et si certains ne volent pas haut, ils font souvent sourire). L’américain Ray Danton, qui était alors dans sa période européenne (Le Trésor de MalaisieCorrida pour un espionNew York appelle Super Dragon…), incarne un espion savoureusement crétin qui se prend pour le grand spécialiste des déguisements alors que tout le monde le reconnaît. Son sidekick est joué par Dante Posani (acteur à la courte carrière que j’ai juste vu dans l’adaptation du fumetti Kriminal) et parmi les beautés qui entourent le toujours flegmatique Lucky se distingue surtout pour moi Rosalba Neri (Les Vierges de la Pleine Lune) dans son premier film pour Franco.

Bref, une sympathique et divertissante entrée du début de la filmographie de Jess Franco (qui s’est réservé trois petites apparitions dans trois rôles différents), plutôt à l’aise dans un registre plus léger…

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