Retour vers le passé : Jo (1971)
Comédie
Long métrage français
Réalisé par Jean Girault
Scénarisé par Claude Magnier et Jacques Vilfrid, d’après la pièce d’Alec et Myra Coppel
Avec Louis de Funès, Claude Gensac, Bernard Blier, Michel Galabru…
Année de production : 1971
Jo est la deuxième adaptation cinématographique d’une pièce de théâtre américaine datant de 1958, The Gazebo de Alec et Myra Coppel. La première est hollywoodienne et fut réalisée par George Marshall en 1959. Un Mort Récalcitrant est présenté comme un mélange de comédie noire et de thriller, avec le duo Glenn Ford et Debbie Reynolds en têtes d’affiche. The Gazebo a ensuite été adapté pour le public français, avec un ton plus axé sur l’humour. Cette première version française a d’abord été présentée sur les planches en 1964. Le rôle principal était déjà prévu pour Louis de Funès qui a du décliner suite à son emploi du temps chargé. Robert Lamoureux a alors tenu le rôle d’Antoine Brisebard mais le succès ne fut pas au rendez-vous.
Sept ans après, Jo est devenu un long métrage avec Louis de Funès dans un rôle qui lui va comme un gant, celui d’un écrivain de pièces de théâtre comiques. Victime d’un maître-chanteur appelé Monsieur Jo, Antoine imagine alors le crime parfait, notamment en demandant de l’aide à son ami avocat en prétextant qu’il souhaite changer de registre et écrire une pièce policière. Mais tout ne va pas se passer aussi bien qu’il le pensait, entre un cadavre bien encombrant (et qui n’est pas celui du fameux Jo, dont la présence se résume à une voix au téléphone) et une maison remplie de visiteurs, dont un couple d’acheteurs et un commissaire de police tenace…
Réalisé par Jean Girault, vieux complice de Louis de Funès, Jo est une comédie loufoque qui tire bien parti des possibilités de son décor quasi-unique, des situations amenées par une belle troupe d’acteurs et bien entendu de l’abattage de sa vedette. C’est simple, de Funès ne s’arrête jamais et il est comme souvent ici absolument irrésistible, que ce soit par ses tentatives de se débarrasser du corps ou lorsqu’il est confronté aux questions du flic campé par Bernard Blier. Le rythme est effréné et les gags font du bien aux zygomatiques (notamment toute la mécanique autour du fauteuil).
La distribution impeccable est composée de collaborateurs familiers du cinéma de Louis de Funès : Claude Gensac, son habituelle épouse cinématographique; Michel Galabru, de la série des Gendarmes (entre autres); Ferdy Mayne (que j’ai longtemps cru anglais alors qu’il était allemand) croisé dans Les Grandes Vacances; Guy Tréjean présent dans Pouic-Pouic ou encore Bernard Blier qui était déjà commissaire dans Le Grand Restaurant. Que de chouettes acteurs pour un de Funès considéré comme mineur mais que j’aime beaucoup, contrairement aux faiblards L’Homme Orchestre et Sur un arbre perché, sortis juste avant.
Après une décennie faste, le début des années 70 fut compliqué pour Louis de Funès et Jo ainsi que les deux titres que j’ai cités ci-dessus furent considérés comme des semi-échecs et/ou des succès modérés. C’était avant ses retrouvailles avec Gérard Oury pour ces deux grands classiques de la comédie française que sont La Folie des Grandeurs et Les Aventures de Rabbi Jacob.
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