Retour vers le passé : Cendrillon (1950)
Animation
Long métrage américain
Réalisé par Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske
Scénarisé par un collectif Disney (huit scénaristes crédités)
Titre original : Cinderella
Année de production: 1950
Les années 40 ont été une période compliquée pour les studios Disney, entre la grève des employés, les problèmes financiers, les restrictions dues au deuxième conflit mondial et l’échec de productions coûteuses qui mirent du temps à être rentabilisées, comme Pinocchio. Pour réduire les frais, les films sortis pendant cette période furent ce qui a ensuite été appelé des « package movies », des compilations de courts et de moyens métrages (de Saludos Amigos au Crapaud et le Maître d’Ecole en passant par Mélodie Cocktail ou encore Coquin de Printemps). Les choses ont commencé à s’améliorer à la fin de l’année 1947, menant à la décision de relancer la production de longs métrages pour améliorer la situation économique du studio.
Plusieurs projets avaient déjà été mis en chantier avant d’être repoussés. Pour cette relance, Cendrillon et Alice au Pays des Merveilles ont été développés parallèlement et c’est l’adaptation de l’ancien conte, qui a connu de nombreuses versions dont la plus célèbre est certainement celle de Charles Perrault, qui fut complétée en premier pour une sortie au printemps 1950 couronnée d’un succès public et financier. Cendrillon est une jeune femme victime de l’emprise de son acariâtre marâtre et des deux filles de celle-ci, les bêtes et méchantes Anastasie et Javotte.
Bonne à tout faire dans sa propre maison, Cendrillon garde l’espoir que tout finira par s’arranger pour elle, cherchant notamment du réconfort auprès de ses amis animaux. Les séquences comiques et à suspense avec le bestiaire de la grande demeure, à l’animation fluide et à la réalisation énergique, sont comme souvent celles qui m’amusent le plus (l’efficacité des Disney dans ce domaine n’est plus à prouver). Les souris Jaq et Gus sont attachantes, le matou Lucifer est délicieusement sournois et s’il est un peu retrait, le bon chien Pataud aura son importance dans le final.
La partie avec les humains est un peu plus classique, intrigue resserrée sur une courte durée (il ne s’écoule environ que vingt quatre heures…ils organisaient les bals très rapidement en ce temps-là). Le travail sur les différents personnages est bon, Cendrillon est douce sans être mièvre, la belle-mère est détestable, les soeurs sont ridicules, le roi et son conseiller servent principalement de faire-valoir comiques et l’unique scène de la Marraine La Fée est marquante. Par contre, le Prince n’a aucune personnalité (ce qui était déjà le cas de celui de Blanche-Neige et les Sept Nains).
Cendrillon ne fait pas partie de mes Disney préférés, visuellement je le trouve même moins abouti que Blanche-Neige, Pinocchio et Bambi, mais le film conserve tout de même un charme certain, le divertissement provenant principalement de l’action avec les animaux, les malicieux Jaq et Gus en tête jusqu’au (très) rythmé dernier acte.
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