Vampire en survet' (ne) cherche (pas) apprentie
Lady Vampire, c'est ce manga ouvert un peu par hasard : sorti en toute confidentialité là où d'autres titres bénéficient d'une publicité tapageuse, flanqué d'un résumé banal au possible qui ne donnera guère envie qu'aux fans d'histoires vampiriques... clairement, le truc ne possède que sa jolie couverture pour donner envie d'aller plus loin.
Pourtant, se fier à ladite couverture serait une erreur, parce qu'à l'intérieur, le truc est clairement moins joli. Disons plutôt... particulier, un peu old school, avec des visages très allongés, des yeux comme on en voyait au début des années 2000 et des mèches de cheveux très marquées. Un trait qui déroute donc de prime abord, avant que l'on ne se rende compte qu'il est parfaitement maîtrisé. Bref, on s'y fait très vite. Néanmoins, on ne lira pas Lady Vampire pour ses graphismes.
« Attends, t'es en train de nous dire que la principale qualité du truc, c'est son histoire ? »
Eh bah ouais. Le pitch a beau être vu et revu, Tomoki Matsumoto a su rendre son scénario accrocheur. D'abord en jouant la carte de l'humour, entre un vampire pas vraiment conventionnel et une Yû pas perturbée pour un rond qui, sitôt mordue, ne pense qu'à retourner en cours. Il faut dire que ses camarades de classe (que l'on ne nous présente, étrangement, que vers la fin du tome) sont toutes très attirantes dans leurs styles respectifs... la sportive, la déléguée de classe sérieuse, la meilleure amie dévouée : c'est un festival de clichés. Mais, comme le ton du récit n'est pas sérieux, étrangement, ça passe.
Inutile d'espérer voir du fan-service ici (même les scènes de morsure sont ultra-soft) ; pas sérieux ne veut pas non plus dire parodique, le fond de l'histoire se voulant volontairement moins léger. Lady Vampire n'est pas vraiment drôle à proprement parler, mais plutôt un récit tranche-de-vie où l'aspect cocasse repose essentiellement sur la prise de conscience par Yû de son homosexualité. La demoiselle passe de volontairement aveugle à incrédule puis à paumée et enfin presque assumée, sans que le tout ne soit jamais lourdingue.
Mais la nouvelle condition vampirique de Yû n'est pas non plus sans inconvénients : un aspect en particulier lui pèse lourdement sur le cœur. Quant à Rin, son maître et désormais pantouflard colocataire, il semble aux prises avec ses propres tourments...
.. mais pour en savoir plus, il faudra attendre le tome suivant. Celui-ci est en effet un pur volume d'introduction, posant les bases de l'histoire et ses personnages, mais ne va pas au delà. Certes, Lady Vampire n'est pas une lecture très profonde et son scénario se limitera sans doute aux interactions entre les protagonistes, mais en l'état, à défaut d'être original, ça s'avère frais et sans prise de tête. Une bonne surprise !
Enfin, Soleil a fait du bon boulot. Si l'on reprochera au papier d'être déjà beige d'emblée, le tome est très souple et agréable en main, la jaquette agrémentée d'un très beau vernis sélectif, on appréciera la présence de bonus sous celle-ci et de pas moins de quatre pages couleur (!)... un peu moins celle d'une ou deux coquilles, mais rien de dramatique.
En bref
Vous avez demandé un shojo-ai vampirique avec des gags de survet'? Non? Eh bien vous l'avez quand même. Et si le truc ne paie a priori pas de mine, il est en réalité très sympa!
Positif
Les questionnements de Yû
Drôle sans être lourdingue
Un shojo-ai tout mignon
Negatif
Le trait un peu spécial quand même
Pas original pour un rond
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