L' Avocat du Diable

Le scénariste Chuck Dixon fut l'un des principaux architectes des comics de l'univers Batman pendant une dizaine d'années, une période qui va en gros de 1993 au début des années 2000. Il a écrit de nombreuses aventures du Chevalier Noir et aussi de Batgirl (dont le Year One de l'héroïne), de Catwoman, des Birds of Prey, de Nightwing (dont les 70 premiers épisodes du volume 2) ou encore de Robin (pendant 100 numéros d'affilée !). Une impressionnante bat-bibliographie...qui reste encore à ce jour en grande partie inédite en version française !

En 2000, l'équipe Semic a publié dans les pages de la revue Batman Hors Série le numéro spécial Joker's: Devil's Advocate (L'Avocat du Diable), one-shot paru aux U.S.A. en 1996 et qui réunissait Chuck Dixon et un de ses collaborateurs réguliers aux dessins, le toujours solide Graham Nolan. L'idée est intéressante : le Joker est arrêté pour une nouvelle vague de crimes qui porte visiblement sa marque. Tout l'accuse, il est jugé et condamné à mort. Mais s'il était vraiment innocent ? 

Quasiment dès le début, Batman doute de la culpabilité du Joker et pour l'intéressé, cette histoire de timbres empoisonnés manque carrément d'imagination. Qu'on pense qu'il puisse être le coupable froisse carrément son ego (et ses colères sont explosives), mais plus le procès mouvementé passe, plus la main de la justice s'abat sur le Joker.

Si L'Avocat du Diable est un one-shot Joker, Batman est bien évidemment au coeur de l'histoire. Chuck Dixon offre une caractérisation intéressante du croisé à la cape avec cette intrigue qui teste le dévouement de Batman à sa quête de la vérité. Les réactions de son entourage sont bien écrites (la scène avec Oracle est parlante) et on peut parfaitement comprendre leurs points de vue. 

La résolution n'est pas à la hauteur de ce qui a précédé, mais L'Avocat du Diable reste une bonne démonstration de l'efficacité des histoires concoctées par Chuck Dixon durant son passage sur les comics Batman (sur ce que j'ai pu en lire bien évidemment).