8

Critique de Batman Hors-Série #16

par Le Doc le mar. 26 mars 2019 Staff

Rédiger une critique
Je t'apprendrai la douleur !

Le talentueux Darwyn Cooke nous a quittés il y a déjà trois ans des suites d'un cancer, à l'âge de 53 ans. Le scénariste et dessinateur canadien a débuté sa carrière dans les comics à la fin des années 80 (sa première histoire pour DC fut publiée dans le dernier numéro de la revue anthologique New Talent Showcase alors qu'il n'avait que 23 ans...c'est d'ailleurs le seul segment de ce fascicule qui a eu droit à une publication en V.F. dans les dernières heures des éditions Arédit), pour quitter le milieu aussitôt pour des raisons économiques (les comics, ça ne payait pas assez).

Darwyn Cooke a ensuite travaillé comme directeur artistique et designer avant de se lancer dans l'animation (sur les séries animées de Batman, Superman et Batman Beyond, dont il a réalisé le générique). À la même période, le responsable éditorial Mark Chiarello a découvert un pitch inutilisé et proposé par Cooke quelques années plus tôt. Ce qui a conduit Darwyn Cooke à faire son retour définitif dans le monde des comics en 2000, à l'âge de 37 ans. 

Ce pitch est devenu le graphic novel de 64 pages Batman : Ego, que Cooke a présenté ainsi : "et si Batman et Bruce Wayne pouvaient s'asseoir et discuter sur ce qu'ils font ?". Et sur ce qu'ils sont...car Ego est une plongée dans les démons d'un Bruce Wayne qui était alors aux débuts de sa carrière de justicier. Après une nuit particulièrement difficile, qui s'est terminée par le suicide d'un sous-fifre du Joker, Batman rentre dans la Batcave, épuisé physiquement et moralement, en proie au doute. C'est alors que Bruce Wayne se retrouve face à lui-même, incarnation de sa part sombre à la silhouette et au regard agressifs...

Batman : Ego parle de schizophrénie, de l'opposition entre les deux mondes dans lesquels évolue le héros, des limites à ne pas franchir et du rapport au père...une exploration symbolique de thèmes classiques qui ont construit la personnalité du Chevalier Noir. La scène d'ouverture est percutante et la tension ne quitte pas le récit tout au long de cette introspection superbement illustrée par Darwyn Cooke qui s'était occupé de tout : dessins, encrage et couleurs. Et de l'excellente couverture aux pages intérieures (découpage fluide, action dynamique, atmosphère sombre qui n'exclut pas une lueur d'espoir...), son talent éclatait déjà. Et quelle carrière qui s'est terminée bien trop tôt ! 


En bref

8
Le Doc Suivre Le Doc Toutes ses critiques (1581)
Autres critiques de Batman Hors-Série
Laissez un commentaire
Commentaires (0)