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Critique de Punisher Max Par Ennis #2

par Auray le mar. 11 juin 2019 Staff

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Le baiser mortel du Punisher

Près de neuf mois se sont écoulés pour que l'on puisse sortir le deuxième bébé de Garth Ennis. Il s'agit toujours de la réédition des albums Max du Punisher, soit le label adulte de Marvel à l'époque. Quand on se remet dans le contexte, c'est sûr que ça a dû changer pas mal les habitudes des lecteurs des fins heureuses que l'on retrouve souvent dans les histoires en général. Ici, nous avons le permis de tuer, de massacrer, de torturer... âme sensible s'abstenir !

Le premier récit est dans la continuité du premier tome, effectivement, nous retrouvons un des survivants du massacre des mafieux orchestré par Frank, Nicky Cavella. J'ai particulièrement apprécié cette histoire qui permet de mieux cerner ce personnage en nous montrant comment il a pu gravir les échelons hiérarchiques de son clan... à sa manière. Autant dire que le hasard y est pour beaucoup, comme le fait qu'il soit encore vivant... pour le moment, car je ne pense pas qu'en pissant sur les squelettes de la famille Castle fraichement déterrés, qu'il ait beaucoup rajouté de lignes de vie à sa main. Les dessins de Leondro Fernandez sont aussi réalistes que dans le premier volume. Ajoutez à cela une bonne dose de dialogues très travaillés, et vous avez une ambiance plus que réussie, et ceux, il faut le dire, pour tout le livre. Enormément de trouvailles sur les joutes verbales ont été faites et c'est payant. Un extrait d'un chapitre pour le plaisir ? « T'arrêtes pas de râler depuis que je suis arrivé. Le motel est nul. Les fringues ne te vont pas. Hier matin, t'as commencé ta journée en te faisant violer par un gang de dealers. Ce matin, c'est œuf au bacon et café chaud. Alors, ferme-la et raconte ton histoire. » L'ambiance est là en quelques lignes, n'est-ce pas ?

Sinon, le deuxième chapitre est un peu plus classique dans son déroulement, il m'a rappelé le scénario de Luc Besson sur le baiser mortel du Dragon avec Jet Li. Frank va protéger la veuve et l'orphelin, notamment une prostituée qui ne l'a pas du tout choisi, et qui vient d'un des pays de l'Est. Le mac est véreux à souhait, mais tout de même très téméraire pour son âge. De plus, ses hommes sont entrainés à la guérilla urbaine, et sans compter que Castle a les flics à dos depuis un moment : ceux-ci en ont marre de lui, et ont prévu un plan tortueux et lâche pour le faire sortir puis l'arrêter enfin pour de bon. Mais, peut-être que tous ne sont pas comme ça ? On verra si les justes existent encore. Les dessins semi-réalistes sont toujours servis par le fabuleux Leondro Fernandez, mais l'encreur change, on passe d'Hanna à Koblish.

Par la suite, nous changeons de tout au tout, d'encreur certes, mais aussi de dessinateur. Pourtant les cases de Goran Parlov sont tout aussi incroyables. On a pu le voir récemment dans la fameuse histoire issue du passé de Frank où il apprend à tuer pour la première fois, The Platoon ou la section en français, publié dans le Marvel 100%. Ses dessins sont certes moins réalistes et plus schématisés, pourtant ils restent exemplaires. Dois-je préciser que les Punisher de 2004, numéros 31 à 36 font partie des meilleurs que j'ai lu jusqu'à maintenant ? Le personnage de Barracuda y est pour beaucoup, un ennemi aussi barré que puissant à la face de Joeystarr. Le succès était tel à l'époque de la publication qu'il a eu le droit à son propre récit. Dommage qu'il n'est pas proposé ailleurs en réédition, mais bon est-il aussi bon qu'ici ? Pas sûrs, tant les épisodes restent légendaires. A lire, à relire, à relire, et à relire, car il n'y a évidemment pas que ce personnage à découvrir ou à tuer !

Finalement, la suite en souffre un peu. Le Russe fait aussi son grand retour et, à présent, on illustre sa froideur par des situations de guerres horribles par des scènes parmi son passé. Heureusement, un personnage féminin et un ami de Frank (oui, il en reste !) font leur retour ici pour soulager un peu nos états d'âme. Mais ce qui sort de l'ordinaire, c'est que l'action se passe à Kaboul. Le désert, les vêtements font partie de l'ambiance qui nous change bien des paysages urbains. Mais encore une fois, même si cette partie n'est pas inintéressante, Barracuda fut tellement bon que j'ai eu du mal à me sortir la tête de ce récit. Je vous conseille du coup, de le lire un peu plus tard.

Un petit mot encore pour les magnifiques couvertures de Tim Bradstreet, qui, cette fois, montre des actions qui se passent moins dans la pénombre, par conséquent, elles sont plus visibles sur le papier mat.

Un Marvel Icons qui a vraiment sa place au sein de cette collection. Garth Ennis nous propose des dialogues alléchés, comme une trame complètement barrées qui penche souvent dans du bon classique, ou parfois dans de l'extraordinaire. De plus, la qualité suit au niveau dessin, Leondro Fernandez et Goran Parlov sont au top de leur art. Encore un indispensable à acquérir les amis, si, comme moi, vous l'avez loupé à l'époque.

En bref

Nicky Cavella et Teresa, Cristu et le vieux, Barracouda et Alice, ou le général Zakharov font partie d'une galerie de personnages incontournables, qui font partie intégrante à présent de la légende du Punisher.

8
Positif

Des ennemis et des dialogues très travaillés

Un scénario dans un bon classicisme voulu

Barracouda reste une partie incroyable, à relire

Des « gueules » réussies, et des paysages changeant de l'ordinaire pour un Punisher

Une ambiance fidèle à ce personnage Marvel, même si on sort de son environnement naturel

Negatif

L'investissement, comme toujours pour cette gamme, mais ici on a quand même 560 pages pour des chapitres indispensables pour les fans du genre.

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