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Critique de Six jours

par Le Doc le lun. 17 juin 2019 Staff

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6 juin 1944.

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. L'Opération Overlord a commencé. Désorientés par l'ampleur des tirs anti-aériens des allemands, les Douglas C-47 qui transportent plusieurs unités de parachutistes en Normandie sont obligés de procéder au largage avant l'objectif prévu. Les premières pages sont intenses : les hommes de la 82ème unité aéroportée américaine sont perdus, ne sachant pas encore qu'ils ne sont qu'à une vingtaine de mètres de leur zone de saut initiale. Ils se retrouvent alors à Graignes, un petit village isolé...qui se prépare à connaître l'enfer.

Les soldats décident de rester à Graignes et de s'y barricader le temps que les renforts arrivent. Ils découvrent aussi que compte-tenu de la position du village qui se trouve sur la route de Carentan (lieu-clé du Débarquement), l'activité allemande se renforce progressivement. La confrontation est inévitable. Cet épisode de la Seconde Guerre Mondiale, le scénariste Robert Venditti, notamment connu pour ses comics DC comme Hawkman et Freedom Fighters, a voulu le raconter après avoir appris l'histoire de Tommy, cet oncle qu'il n'a pas connu, tombé au combat à Graignes. Il ne s'est lancé qu'après sa rencontre avec Kevin Maurer, journaliste et romancier qui a écrit sur la 82ème Airborne. Et le résultat est Six Jours, cet album que Urban Comics sort ces jours-ci, peu de temps après l'édition américaine chez DC/Vertigo.

De la décision de rester à Graignes aux premiers instants des combats, les deux auteurs s'attachent à décrire le quotidien de ces américains pris dans une situation désespérée et leurs relations avec les villageois courageux qui leur apportent leur aide. C'est un récit sur des gens qui, au delà de la barrière de la langue (il n'y a qu'un seul soldat, un cajun, qui parle français), mettent leurs ressources en commun et unissent leurs forces dans l'adversité. Les chapitres plus calmes sont intéressants et permettent une bonne montée en puissance jusqu'au chaos l'assaut final.

Je parle de "chapitres", mais il n'y a pas vraiment d'épisodes à proprement parler. Six Jours a été publié aux U.S.A. sous la forme d'un graphic novel. Mais Venditti et Maurer ont eu l'idée de marquer chaque étape de ces quelques jours en intercalant l'image d'un pigeon voyageur envoyé au QG par le chef de l'unité. Une image symbolique et très efficace dans son apparente simplicité.

J'ai tout de même un petit problème avec les dessins. L'italien Andrea Mutti, qui travaille aussi bien pour les Etats-Unis que pour la France et l'Italie, sait fignoler des ambiances palpables (voir les premières pages) et est à l'aise dans l'action guerrière...mais le problème, c'est que ses visages se ressemblent (presque) tous un peu trop. J'ai eu parfois un peu de mal à différencier les protagonistes (et c'est encore pire quand ils portent leur casque), à bien reconnaître qui est qui, ce qui rend certains passages un peu confus dans le feu de l'action.



En bref

Malgré la petite réserve exprimée ci-dessus, "Six Jours" est une bonne B.D. de guerre, sur un chapitre méconnu du second conflit mondial. Pour ne pas oublier...

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