Le prince de la transfusion

Roy Thomas nous fait l'immense honneur de venir à la Comics Con Paris de cette année. En plus de Conan le Barbare chez le concurrent et la version noire et blanche collector de Dracula chez Delcourt, nous avons à présent un contenu tout en couleur de Mark Chiarello.

Par contre, ce n'est toujours pas le démon du roman de Bram Stocker, mais bien celui de l'adaptation du film de Francis Ford Coppola, le papa du Parrain. Sorti en 1992, je me souviens surtout en jeune adolescent plein d'hormones, des jolies femmes entourant notre jeune premier pour goûter un peu de son sang. J'ai retrouvé cette scène dans le bouquin, qui m'a évidemment bien fait sourire, et c'est surtout pour moi une preuve de la fidélité au format écran. De plus, on y reconnaît très bien les acteurs comme Keanu Reeves ou Anthony Hopkins.

Et, justement, pour moi la vraie star, c'est Mike Mignola, qui nous livre ici de très belles pages dignes d'Hellboy. Comme le stipule le Doc dans sa chronique, ce livre se situe dans sa chronologie juste avant sa série phare, donc il est déjà au sommet de son art. A un autre niveau, on remarquera que les couleurs sont bien lugubres dans les scènes voulues ténébreuses ou encore, elles font ressortir le rouge sur un vampire tout blanc.

Enfin, je n'ai pas vu la version noire et blanche, mais ici, nous avons tout de même onze pages crayonnées, plus cinq illustrations, apparemment le tout serait inédit. De quoi convaincre ceux qui aurait peut-être déjà craqué pour l'autre version ?

Quand on voit à la fin la longue liste d'Hellboy et ses dérivés par Mike Mignola, on se dit que celui-ci change un peu d'antihéros tout en restant dans la même veine graphique très personnel et reconnaissable de cet artiste. Roy Thomas a su l'aider en intégrant le scénario du film d'un Dracula romantique, pour en faire quelque chose de fluide et de digeste, aujourd'hui encore. A découvrir ou à relire...