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Critique de Jenny Finn

par Le Doc le jeu. 17 oct. 2019 Staff

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Jenny Finn, Jenny Finn, dans la cité tu chemines, vers le sort qu'on te destine...

Mini-série de Mike Mignola, Troy Nixey et Farel Dalrymple, Jenny Finn est un projet qui a connu plusieurs vies, plusieurs éditeurs aussi bien aux Etats-Unis qu'en France. La première publication s'est faite en noir et blanc, d'abord chez Oni Press en 1999 puis chez Boom! Studios quelques années plus tard pour un épilogue que Troy Nixey n'a pu dessiner (pour des raisons qu'il n'a jamais révélées). C'est la version qui a été publiée chez nous par Emmanuel Proust. Alors que la bande dessinée n'était plus disponible, les auteurs ont eu l'opportunité de la rééditer en 2017 chez Dark Horse, avec l'ajout de la couleur qui, selon Troy Nixey, aurait du être présente à l'origine. Et c'est cette édition qui est traduite par Delcourt ce mois-ci, pile pour les 20 ans de la publication originelle de Jenny Finn

Je n'ai pas lu la précédente version de Jenny Finn, juste parcouru quelques pages sur la toile et je dois dire qu'entre le N&B et la couleur, ma préférence va à la seconde. Les fans de l'univers Hellboy connaissent bien le travail de Dave Stewart et il n'est ici pas dépaysé. Talentueux créateur d'atmosphère, il apporte indéniablement un plus aux pages (plus de profondeur, de textures...) et à l'efficacité des visions de cauchemar de l'horreur tentaculaire qui s'empare des quartiers mal famés de Londres, prise entre des meurtres de prostituées et une peste qui laisse des cadavres dans un état monstrueux. Dans tout celà, quel peut donc être le rôle de Jenny Finn, jeune fille née en mer dans de mystérieuses circonstances ? 

Le récit se déroule sur un rythme très particulier, ce qui renforce son étrangeté, en suivant les pas de Joe, un bon gars, pas très futé mais courageux, qui veut aider la jeune Jenny Finn. Un malentendu va provoquer une mort horrible, ce qui poussera Joe à s'aventurer dans un univers surnaturel dont il ne soupçonnait pas l'existence et à en apprendre plus sur la véritable nature de Jenny.

Ere victorienne, monstres, fantômes, malédictions, sociétés secrètes, une rasade de Lovecraft et une touche de steampunk (pour le look du Premier Ministre)...on navigue en terrain connu pour deux auteurs qui ont régulièrement incorporé ces éléments à leurs oeuvres. Les dessins détaillés et les personnages grotesques de Troy Nixey sont idéals pour ce genre de récit horrifique. Je regrette juste que le titre ne tienne pas ses promesses sur la longueur, avec une fin obscure et précipitée dessinée dans un style très différent par Farel Dalrymple, ce qui nuit à la continuité graphique de l'ensemble.



En bref

La lecture se referme sur l'habituel carnet de croquis, complété par les commentaires de Troy Nixey.

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