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Critique de Divines #2

par KssioP le ven. 15 nov. 2019 Staff

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Qui aime bien châtie bien

ENI et DEWI n’en ont pas fini de se mettre des bâtons dans les roues pour franchir la ligne d’arrivée la première. Course folle entre les deux complices, elles pédalent à fond la caisse pour remplir leur quota d’ouvrière docile (aussi docile que possible) en capturant dans leur panier toutes les âmes alentour. Tous les coups sont permis pour amadouer les fantômes qui errent sur terre. Paradis ou Enfer, c’est apparemment un métier difficile que d’embaucher de nouvelles recrues. Surtout au japon quand les dieux ne sont pas « un » mais plusieurs et qu’ils surveillent de très près leur territoire. Une occasion pour KAMOME SHIRAHAMA de mettre à l’honneur le folklore japonais. En quelque coups de crayons évidemment précis, elle représente vivement une infime partie des dieux qui protègent le pays du soleil levant. Très possessifs, très expressifs et particulièrement belliqueux, ENI et DEWI vont apprendre à leur dépends ce qu’il en coûte de vouloir voler séduire de jeunes âmes étrangères. Une épopée pittoresque qui ne manquera pas de piquant et sur laquelle l’œil doit s’attarder par moments. J’ai ainsi découvert qu’un dieu cerf sur son vélo décochait des poireaux en guise de flèches pour faire fuir l’ennemi. Redoutable même contre une démone transformée en magical girl.

Cette cuisante défaite ne découragera pas notre pétulante petite blonde qui continue par monts et par vaux de coller sur le livre de vie toutes les photos (affriolantes) des âmes potentiellement aptes à porter l’auréole. Enfin, de tenter dirons-nous, avec les dommages collatéraux qui vont avec. ENI maquillée de son sourire le plus innocent a des méthodes bien à elle pour se faire entendre. Rentre dedans, c’est un char d’assaut qui déboule dans votre salon quand vous regardiez sagement et tranquillement Plus Belle la Vie. Tout cela, sans une once de remord sur le visage. Un visage cependant qui va exiger plus que des retouches maquillages. Un soin esthétique entier pour sûr vu le mur en béton armé qu’elle percute en représailles. Âmes sensibles s’abstenir, ou fermez les yeux le temps que l’épisode de Walking Dead se termine. Un joli hommage à Mickaël Jackson et son éternel Thriller, les vrais reconnaîtront et diront merci à l’autrice pour cette attention drolatique et un brin nostalgique.

De son côté DEWI la démone n’a pas de chance, toujours envoyée sur des coups fourrés, sa fiole d’âmes refuse de se remplir à la hauteur de son manque. Impétueuse, téméraire et quelque peu opportuniste sur les bords, elle va de déconvenue en déconvenue, tout en essayant d’éviter son amie la toupie gaffeuse à qui on confierait à tort le bon dieu sans confession. On ressent une profonde tristesse dans ce personnage et devant la solitude d’une vieille dame accompagnée de son chat moche, elle apparaît plus que jamais humaine. Sentimentale oserais-je dire pendant qu’elle ne me voit pas, on désire vraiment connaître son passé pour comprendre mieux cette dualité qui la caractérise. DEWI est la touche émotion de ce tome 2 mais n’allez pas le crier sur les toits ou vous pourriez vite vous retrouver avec des canines enfoncées dans le cou.

On pourrait regretter que KANAME n’offre pas la première rencontre entre ENI et DEWI, ou qu’elle n’étoffe pas l’intrigue si bien-entendu on peut en trouver une. Je le pensais avec DONOVAN, le propre-à-rien d’exorciste mais il ne fait ici que de très brèves apparitions. Les chapitres continuent d’être indépendants les uns des autres, aucun fil rouge ne se profile de près ou de loin, mais étrangement la lecture n’en a pas besoin. La relation extravagante entre les deux compères qui forment un vrai duo de comiques suffit pour notre divertissement. Leur intrépidité, leur effronterie pour l’une innocente et l’autre assumée, recouvertes de leur beauté « DIVINES », font la force et l’unique raison de l’existence de ce titre. On ne s’ennuie pas une seule seconde.

La couverture aussi colorée que la première inverse les rôles. DEWI en grande pompe, toute de cuir vêtue (dévêtue ?) est armée et prête à en découdre avec ses armes à feu, tandis que ENI en retrait et légèrement soumise (coupable ?) semble signer sa reddition. Sauf qu’à y regarder de plus près ce sont des balles de peinture qui sont tirées et malicieusement l’autrice nous rappelle que les deux filles se chamaillent gentiment même si les apparences laissent à penser qu’elles vont mettre à feu et à sang la planète entière. A noter d’ailleurs, que les anges et les démons ont su évoluer avec le temps et parfaitement s’adapter à la nouvelle technologie. Belle idée que le GPS intercéleste.

En bref

Il n’y a pas de trêve entre le paradis et l’enfer. Aussi belles que dangereuses, aussi déterminées que fantasques, Eniale et Dewiela s’en donnent à cœur joie pour recruter des âmes, usant toutes les deux de leurs charmes pour piéger les fantômes égarés. Par contre ce qui se passe au-delà ce n’est guère important, les conséquences catastrophiques qui en résultent sont à leur yeux aussi importantes qu’un grain de sable dans le désert. On pardonne, leurs mésaventures baroques étirent une nouvelle fois nos lèvres en un sourire moqueur.

8
Positif

Toujours aussi drôle

Un style toujours aussi percutant

Deux personnages atypiques mais charmants

Fluidité lors de la lecture

Negatif

Le manque de fil rouge pourrait en décevoir certains

Série courte, il ne reste qu'un tome

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