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Critique de Captain America Comics #16

par Le Doc le dim. 5 janv. 2020 Staff

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Captain America et le traître revanchard !

Fraîchement sorti de l'école, le jeune Stanley Lieber décroche un job chez Timely Comics (futur Marvel) grâce à son oncle Robbie Solomon. Histoire de famille puisqu'il se trouve que la femme de Martin Goodman, le big boss de Timely, était une de ses cousines. Pendant deux ans, Stanley sert d'assistant, il remplit les encriers, fait des petits travaux de finition sur les pages, va chercher les déjeuners. Jusqu'à ce qu'on lui permette d'écrire pour la première fois une histoire. Mais ce n'était pas une bande dessinée. Pour pouvoir profiter de tarifs préférentiels sur les abonnements, chaque numéro devait inclure une histoire courte en prose. Lieber ne se faisait pas d'illusions, il pensait même que les gamins ne lisaient pas ces pages, mais il en a profité pour faire ses débuts sous un pseudonyme qui entrera quelques années plus tard dans la légende des comics : Stan Lee

Captain America contre le traître revanchard est très anecdotique sur le plan du récit (en deux pages, Cap et Bucky se débarrassent d'un traître qui veut se venger du colonel Stevens qui l'a viré du camp Lehigh), mais pas sur le plan historique puisqu'il marque les débuts de Stan Lee. Pour les 75 ans de Marvel, ce texte a été adapté en bande dessinée par l'excellent Bruce Timm pour un résultat aussi joli que dynamique (disponible en V.F. dans l'anthologie Je suis Stan Lee de Panini).

Après 10 numéros, Joe Simon et Jack Kirby claquent la porte de Timely (pour des raisons principalement d'ordre financières). Plusieurs scénaristes leur succèdent, dont Otto Binder et Stan Lee. De cette période, je n'ai lu que le #16 par Stan Lee...pas vraiment un grand cru. Plus long que la moyenne (24 pages), l'épisode orchestre le retour de Crâne Rouge qui décide dans un premier temps de devenir encore plus puissant grâce à sa maîtrise de l'arc (!) avant d'orchestrer une vague de crimes et de ternir la réputation de Captain America en se faisant passer pour lui. Truc imparable pour qu'on ne le reconnaisse pas : il parle avec son bouclier placé devant sa bouche (!!). Bref, une histoire plutôt faiblarde mais qui ne manque pas de rythme et qui enchaîne les rebondissements. La solide partie graphique est signée Al Avison, un dessinateur qui avait un temps été envisagé pour illustrer les aventures de Cap à ses débuts (ses pages de tests ont été recyclées pour un épisode du Defender, autre héros patriotique) avant de finalement prendre le relais de Jack Kirby. Il y a tout de même une drôle d'erreur : dans les premières pages, le Crâne Rouge arbore sur son torse le drapeau du Japon avant de retrouver sa svastika à la page 9, d'une case à l'autre.

Après la fin du Second Conflit Mondial, la popularité des super-héros a commencé à s'effriter. La publication de Captain America Comics s'est poursuivie jusqu'au #73 en 1949 avant que la revue soit retitrée Captain America's Weird Tales, une anthologie horrifique sans super-héros pour ses deux derniers numéros. Timely a ensuite changé de nom, est devenu Atlas Comics et a tenté de relancer ses super-héros dans la première moitié des années 50. Et pour en savoir plus sur cette période, la suite se passe dans ma chronique de l'album Décades Marvel : Les Années 50.


En bref

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