Marins d'eau de rose

Pirate Game a été l'un de mes premiers yaoi, à une époque où je n'étais pas encore familier du genre. Bien évidemment, c'est son thème qui m'y avait attiré... Ma première lecture m'avait laissé sur une impression plutôt froidasse : je ne m'attendais vraiment pas à tomber sur de la romance pure, où la piraterie ne sert que de vague contexte. Les mêmes évènements pourraient avoir lieu absolument n'importe où ailleurs, ce serait exactement pareil !

Dix ans plus tard, est donc venue l'heure de le relire... et force est d'avouer que je m'étais montré sacrément sévère avec. Alors certes, le principal défaut cité plus haut est toujours d'actualité : il y a toujours à peine plus de piraterie là-dedans que dans un épisode des Feux de l'Amour. Mais les trois chapitres, prenant place sur le même bateau (et où l'on croise des personnages récurrents), ont le mérite de n'être pas bâclés de ce côté-là. Évidemment, on a droit aux plus classiques des clichés (le prince captif se méfiant du cuistot par crainte d'être empoisonné, le lieutenant qui recroise son coup d'un soir et le jeune homme en quête de vengeance), mais malgré (et compte tenu de) leur faible nombre de pages, ces trois débuts de romance apparaissent plutôt cohérents. Alors évidemment, on n'a pas droit à autant de détails que dans des histoires plus longues, mais c'est le format qui veut ça...

De la romance pure donc, où l'on suit les émois de nos pirates au cœur tendre, sans jamais les voir se préoccuper d'autre chose que de leurs histoires de cœur. Yaoi oblige, on y trouve un tout petit peu de sexe, mais le titre est franchement soft de ce côté-là et on ne voit rien du tout.

Visuellement, Pirate Game n'est pas moche, notamment au niveau du design des personnages ; par contre, il n'y a là aucun décor au presque. La plupart du temps, on a droit à des fonds blancs ou, quand on est chanceux, quelques trames. Voilà qui n'arrange pas l'ambiance. Le découpage de l'action n'est pas non plus toujours optimal...

En fin de compte, Pirate Game, c'est le genre de truc que l'on lit avec le cerveau sur la table de chevet. Pour peu que l'on aie envie d'une romance toute simple sur fond de piraterie plutôt qu'autre chose, ça fait très bien le job, sinon, c'est quand même un peu creux.