Planeta extra... Il faut être aveugle pour le croire!

La Terre est devenue une planète poubelle. Les gens qui en ont les moyens émigrent avec toutes leurs possessions sur Luna Europa. Kiké et Tito sont déménageurs et transportent jusqu'au cosmoport les meubles de ces chanceux. Mais quand la fille de Kiké a l'opportunité de partir avec son fiancé, les choses vont tourner au vinaigre.

Diego Agrimbau est familier des scénarios de science-fiction plutôt décalés et bien loin du space-opera. Il nous promet ici un futur pas très agréable mais assez réaliste. Il y a quand même des voitures, bus ou camions volants (c'est plus pratique pour déménager les étages élevés des immeubles). Mais les cités du monde entier ressemblent aux pires banlieues déshéritées actuelles… La tour Eiffel a même été rasée à Paris pour construire un cosmoport!! Brenda, la fille de Kiké, est cybertérinaire, c’est-à-dire vétérinaire pour les animaux cybernétiques puisque ce sont les seuls autorisés sur Luna Europa… un petit clin d'œil à Philip K. Dick et son roman "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?". Une planète pourrie et des héros paumés, cela aurait sûrement plu au grand romancier.

Les graphismes de Gabriel Ippóliti sont en parfaite adéquation avec la déliquescence de la Terre. Les personnages sont bien typés et très expressifs. Le ciel diurne a une coloration rosâtre pas très sympathique : pollution, effet de serre… Les objets futuristes sont à la fois réalistes et bizarres.

Une très belle réussite qui mérite le détour.