Qui domine qui ?

Avec Le Mur paru en Janvier, voici le début d'une autre série post-apo toujours édité chez Glénat. Décidément, la fameuse maison d'édition a plutôt bien anticipé le contenu de ses nouveaux titres. 

Sans transition, j'ai beaucoup aimé ce premier volume des  Dominants . C'est un premier volume qui va au coeur des choses tout en maintenant un cap solide sur le déroulement de son scénario. A contrario du premier tome de Le Mur qui multipliait un peu trop les diverses ambiances façon mad max, mecha ou encore survival zombie tout en affichant une narration un peu bâclée, ce premier volume Des Dominants affiche un rythme un peu plus posé , une narration plus silencieuse qui n'hésite pas à basculer pour nous offrir des séquences-chocs. 

C'est davantage un récit d'anticipation, de futur proche dans laquelle notre quotidien est bouleversé depuis quelques temps par la curieuse invasion d'espèces extraterrestres. Mais, davantage que cette invasion, c'est avant tout un redoutable virus appelé La Grande Souche qui a ravagé l'humanité causant plus d'un milliards de morts. C'est un postulat de départ certes classique mais plutôt efficace d'autant plus quand le scénariste Sylvain Runberg ( connu pour la série de SF Orbital) s'amuse à jouer avec l'identité de la menace. Ainsi, ce ne sont pas tellement les impressionnants aliens qui sont les plus dangereux pour l'homme. Leur apparitions sont malgré tout flippantes. Elles interviennent de manière spectaculaire comme au tout début de l'album au détour d'une grande case ou dans les limites d'un espace clos comme la fuite au musée. Leurs dangerosités s'expriment avant tout par le bien d'effets secondaires maladifs qui ne se manifestent qu'à proximité sans aucune once d'agressivité. C'est plutôt bien pensé et cela donne une image plutôt originale de cette menace. Je n'irais pas plus loin dans l'histoire mais disons que Sylvain Runberg n'hésite pas à nous bousculer un peu et à livrer quelques sympathiques rebondissements assez féroces sur la nature humaine. C'est simple, ce premier tome nous parait trop court tellement il est efficace.

Une menace qui est génialement dessiné et séquence par Marcial Toledano. Tout comme Le Mur,  je trouve que Glénat a fait très fort en matière de dessin avec cet autre album post-apo. Le style de Toledano se rapproche un peu de la ligne claire des comics avec des personnages aisément identifiable sans surcharge de détails expressifs mais avec une ligne réaliste simple et efficace. Mais c'est surtout au niveau des décors, au niveau de la peinture des planches que Toledano fait très fort. Dès le début, son univers post-apo est vraiment sublimé part cette touche de peinture réaliste qui règne sur les routes, les villes désertes , la nature sauvage ou dominé... J'ai particulièrement apprécié la salle dans lequel notre héros collectionne les joyeuses peintures et photos de famille... une scène auréolé par la lumière du soleil couchant qui semble aussi refléter la solitude d'Andrew le personnage principal. t

Tout simplement, sans tomber dans une ambiance ultra-dépréciative, Marcial Toledano a réalisé un superbe album.