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Critique de Shindo L's cultural anthropology

par Pois0n le lun. 24 août 2020 Staff

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" C'est pour la science ! "

TW version courte : « c'est du Shindo L »

TW version longue : ceci est une œuvre de fiction créée par un auteur spécialisé dans le hentai hardcore et à ne surtout pas mettre entre des mains non averties. Pour la liste des « vrais » TW, insérez ici tous les termes possibles et imaginables.

Si vous lisez régulièrement mes critiques, vous savez déjà que mon gros coup de cœur manga de 2019 demeure « Métamorphose » du même auteur. Un récit où le sexe était mis au service d'une histoire aussi puissante que pessimiste. Autant dire que j'avais hâte de retrouver Shindo L dans mon registre préféré, à savoir le fantastique, « Shindo L's Cultural Anthropology » étrennant par ailleurs la toute nouvelle collection « OHNI » de chez Niho-Niba. Évidemment, dans un tel contexte, il ne faut pas s'attendre à un récit sérieux. Exit donc la profondeur que possédait Métamorphose à travers la critique sociale, ici, il s'agit simplement de sexe pour le sexe. Quant à « l'histoire »... c'est du grand n'importe quoi, mais du grand n'importe quoi qui fonctionne.

Peut-être faudrait-il d'ailleurs davantage parler de fil rouge reliant les différents chapitres entre eux que de véritable histoire, les aventures, ou plutôt déboires sexuels de Naomi, n'ayant pas grand-chose à voir les uns avec les autres. Mais pourquoi « déboires » ? Eh bien, parce que si votre truc, ce sont les hentais vanilla où le consentement de tout le monde est respecté, passez votre chemin, parce qu'ici, cette simple notion n'existe pas. En même temps, de la part d'un poulpe ou de zombies... Quand bien même ce poulpe tient plus du monstre intelligent capable de se déguiser en humain et que ces zombies ne sont (pour ceux montrés en pleine action du moins) pas encore morts. Du pur Shindo L donc, ne transgressant jamais complètement les limites mais se plaisant à les frôler allègrement, tourner autour et même mettre un orteil de l'autre côté à l'occasion. Les cases les plus dérangeantes étant peut-être celles où l'héroïne s'imagine faire des choses avec un chien. Pour le reste, la quasi-totalité des relations sexuelles du livre sont donc des viols, dont certains en groupe, et qui ne semblent pas déranger les héroïnes plus que ça. On n'est clairement pas dans un récit réaliste à la Métamorphose où les sévices que subissait Saki avaient des conséquences, et l'enrobage très série B (voire Z...) des fameuses « recherches anthropologiques » ne laisse pas le moindre doute là-dessus : tout, dans ce bouquin, relève de la fantaisie la plus complète et appartient au domaine du fantasme. Si l'on a bien ça en tête dès le départ, il n'y a donc pas de quoi être choqué. Dans le cas contraire, je le répète : lisez autre chose, le catalogue de l'éditeur est suffisamment varié pour ça, ici, le délire part de toutes façons tellement loin que le consentement des filles sera bien le dernier truc susceptible de vous hérisser le poil !

… Bon, ceci étant dit, si vous êtes toujours là pour lire ces lignes, c'est que vous savez à quoi vous attendre. Et, comme le dit la mini-BD à découvrir sous la jaquette (à ne lire qu'après avoir fini le tome !), il n'y a pas une seule relation sexuelle « normale » dans ce livre ! Pour autant, le côté fantastique se fait assez discret pendant une bonne partie de l'histoire et c'est plutôt par les gang-bang que les scènes de sexe sortent de l'ordinaire. Et c'est peut-être ce qui « déçoit » le plus, en fin de compte : le pitch laissait supposer une sorte de tour du monde surnaturel bien arrosé (et pas d'alcool), mais finalement, à part un bout de folklore japonais version R-18, le thème n'est pas exploité des masses alors qu'il était pourtant bourré de possibilités.

Ceci dit, on trouve néanmoins de vrais mini-bouts de folklore dedans, comme des explications sur les origines du vaudou, que l'on ne viendrait pas forcément chercher dans un hentai. Et quid du côté raciste qui l'on pouvait craindre, notamment dans l'un des chapitres ? Eh bien, sans spoiler, l'auteur a esquivé le problème et même dénoncé les clichés intériorisés que l'on peut tous avoir. Et paf. Ce n'est que quelques cases, mais ça change complètement la perspective du chapitre en question ! Comme quoi, même quand il fait du récréatif, Shindo L reste Shindo L.

Visuellement, vous vous en doutez donc, ça gicle, ça rentre, ça sort, et surtout, ça n'est pas toujours humain. Chapeau bas à l'auteur qui dessine d'ailleurs très bien les poulpes ! Globalement, le trait de Shindo L est extrêmement détaillé et dans tous les domaines, qu'il s'agisse des parties intimes des personnages – aussi bien féminins que masculins – mais aussi des vêtements, des visages et de toute leur palette d'expressions, ou des divers fluides. De quoi flatter la rétine d'une frange du lectorat, en mettre mal à l'aise une autre, voire de faire passer de l'une à l'autre en cours de lecture. Perso, j'ai beau être immunisé à tout le reste, les scènes d'accouchement m'ont filé la gerbe... Mais, quand on ouvre un Shindo L, à moins de ne VRAIMENT pas savoir à quoi s'attendre, on se doute que tôt ou tard le divertissement côtoiera potentiellement le malaise. Une chose est sûre : on ne peut pas reprocher au manga de manquer de variété, qu'il s'agisse des situations, des positions ou des angles de vue utilisés. A aucun moment l'on a le sentiment de regarder la même chose qu'avant, même si l'on ne peut pas en dire autant des tropes utilisés.

L'on a en effet à l'occasion le sentiment que Shindo L se repose un peu trop sur certains, comme le gang-bang ou la grossesse, qui reviennent dans respectivement trois et deux chapitres sur les quatre (parfois scindés en plusieurs parties, certes...) que comporte l'histoire.

Et c'est une des petites choses qui font que Shindo L's Cultural Anthropology ne parvient à aucun moment à se hisser à la hauteur de Métamorphose. Certes, les deux œuvres n'ont rien en commun, l'une sérieuse et dramatique, l'autre divertissante et presque parodique ; mais sur le plan purement qualitatif, les répétitions dans les thèmes, additionnées au côté finalement assez convenu des intrigues (zombies mis à part), constituent le plus gros défaut de l'ouvrage.

Ceci dit, on ne peut pas dire qu'on ait eu beaucoup de hentais fantastiques à se mettre sous la dent depuis Witchcraft et Power Play !, alors ne crachons pas non plus dans la soupe et espérons que l'éditeur nous proposera très vite d'autres titres du même genre !

Côté édition justement, c'est du joli boulot, avec quatre pages couleur, une impression, une reliure et un papier impeccables. Je n'ai pas souvenir d'avoir relevé de coquille non plus, même si la fatigue ne me rend pas infaillible ^^

En bref

Shindo L's Cultural Anthropology fait partie de ces hentais à ne clairement pas mettre entre toutes les mains (encore moins que les autres hentais, en tout cas). Faisant la part belle au fantasme avec un enrobage digne d'une série B (puis Z)(on se comprend), l'ouvrage fait la part belle aux gang-bangs et aux partenaires pas toujours humains, la notion de consentement n'existant bien évidemment pas ici. Mais quand on sait dans quoi l'on s'embarque, c'est plutôt le côté finalement trop discret du fantastique que l'on déplore, ainsi que les petites répétitions dans les situations de certains chapitres. Ca reste un bon hentai, mais de la part de l'auteur de Métamorphose, on pouvait espérer plus.

5
Positif

Enfin du hentai avec du surnaturel dedans

Complètement déjanté

Un bon détournement de certains clichés

Negatif

Un peu de recyclage à travers les chapitres

Le consentement ? C'est quoi ?

Potentiellement certains passages, en fonction de votre sensibilité

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