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Critique de Nos c(h)oeurs evanescents #4

par Tampopo24 le sam. 28 nov. 2020 Staff

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Nos c(h)oeurs évanescents est une série qui joue un peu au yoyo pour moi. Il y a des choses que j'adore dedans, notamment la composition graphique terriblement poétique et métaphorique, ou encore le sujet de l'hypersensibilité et de la timidité. Mais je le trouve aussi un peu maladroit et inabouti dans son écriture par moment. Ce tome a encore cet écueil.

Il s'ouvre pourtant de manière superbe avec une première partie autour du personnage d'Ise, de sa timidité, de sa difficulté à communiquer, qui est juste terriblement puissant. Je me suis vraiment retrouvée en elle et les métaphores utilisées par l'autrice pour mettre des mots et des images sur son malaise et ses difficultés sont extrêmement bien trouvées. La mettre en plus en vis-à-vis avec Machiya, qui est son opposée (mais qui a une situation familiale encore plus compliquée, dont j'espère qu'on reparlera), est super bien trouvé. Ensemble, elles vont débloquer la situation et vraiment trouver une solution équilibrée à ce qui pèse à Ise. Ce ne sera pas forcé, pas imposé, mais travaillé à deux et c'est ce qui rend la chose d'autant plus belle, puissante et libératoire. J'ai adoré.

En revanche, je suis plus réservée sur la deuxième partie consacrée à Aoi (le héros mal nommé). On essaie à nouveau de le faire revenir, de résoudre son problème, mais j'ai trouvé le traitement vraiment maladroit. On sent qu'à ce moment de l'histoire, il est nécessaire qu'il revienne vers les autres. On cherche donc un moyen pour cela, mais celui trouvé ne m'a pas convaincue, de même que l'enchaînement des scènes conduisant à ce retour. L'élément déclencheur est mal exploité ou mal mis en avant au choix, et cela tome un moment narratif plutôt faiblard et maladroit, malgré le souffle que l'autrice a cherché à insuffler. C'est vraiment dommage.

Heureusement, le résultat est là et ça fait plaisir de le voir chanter avec tout le monde, prendre confiance, aller de l'avant, se confronter à son rival. Enfin, il prend sa souffrance à bras le corps et la surmonte, apprend à faire avec, à évoluer. En revanche, je n'approuve pas ce qu'il fait à ce dernier (Popov), il le blesse comme lui-même avait été blessé, je sais bien que c'est pour avancer, mais je n'aime pas ça. Popov m'a fait beaucoup de peine avec cette façon destructrice dont il exprime son mal être et sa souffrance. J'espère d'ailleurs qu'on va développer son histoire, qui a l'air tout aussi tragique et douloureuse que les autres.

En bref

Ainsi ce tome a démarré de façon vraiment marquante et impactante pour moi, mais il a ensuite basculé vers quelque chose de prévisible et maladroit auquel il manque la finesse trouvée précédemment, pour se terminer sur un moment presque cruel. Alors certes, j'ai moins aimé, mais ça m'a encore une fois remuée, preuve que c'est quand même très bien écrit dans l'ensemble.

8
Positif

Une mission en scène graphique toujours aussi poétique, mélancolique et marquante

Des chapitres justes et émouvant sur Ise et sa grande timidité

Un héros qui reprend du poil de la bête

Un rival dont le drame inquiète et titille

Negatif

Un choix narratif faible pour faire revenir le héros vers les autres

Un héros blessant envers son rival

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