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Critique de Le chat du rabbin #10

par ginevra le dim. 29 nov. 2020 Staff

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Comment prendre 50 ans en un seul tome.

À la suite d'une fête rituelle du jour de l'an où les juifs secouent leurs vêtements vers la mer, la famille et les amis de Zlabya se bagarrent dans la mer avec ceux qui les huaient sur fond de "rentrez chez vous!". Le mari de Zlabya en a assez de cette ambiance pourrie qui règne à Alger et rêve d'un meilleur endroit pour ses enfants. Il veut partir en Israël, mais les récits de divers participants vont tenter de le faire changer d'avis. Le rabbin du rabbin évoque le jour de son enfance où il est devenu français par le décret Crémieux et où il est parti en Israël avec une dame anglaise. Zlabya évoque sa vie en kibboutz quand elle s'était déguisée en garçon. Le rabbin raconte sa tentative de faire enterrer un mort en Israël. Finalement, on retrouvera les survivants de la famille, Zlabya et son mari âgés et grands-parents, à Nice pour la même fête du nouvel an qu'en début d'album.

Évidemment, j'ai adoré la sortie du chat en début d'album : "Adulte, c'est quand on cesse de croire qu'il existe un endroit où les choses vont bien." Comme les petites phrases du rabbin : "L'hébreu, ça peut pas être moderne! C'est dans la Bible." Ou "L'Angleterre, quand elle doit gérer un territoire avec des juifs et des arabes, elle promet un pays à chacun des deux, puis les laisse se débrouiller."

L'intérêt que je porte à la série fluctue selon les albums, mais j'ai particulièrement aimé celui-là. Il m'a appris beaucoup de choses que j'ignorais sur le passé des relations de l'état français avec sa population juive. L'humanité des divers personnages (oui même le chat) est immense. Pour une fois, le mari de Zlabya m'a intéressé parce qu'il apparaît vraiment sincère et moins dirigiste que dans de précédents albums. Le chat a un grand rôle et c'est un personnage que j'aime beaucoup même si sa longue survie est surprenante.

Il semble que Sfar prépare un 11e tome avec le petit-fils de Zlabya, donc attendons cette suite.

En bref

Un 10e tome qui évoque la place que ne trouve pas les juifs où qu'ils aillent dans le monde… presque toujours traités de "sales juifs" quand ce n'est pas de "sales arabes" pour ceux qui viennent du Maghreb. Un vécu tristement trop réel dans certains passages.

8
Positif

scénario aiguisé et instructif

Negatif

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Commentaires (2)
  • Auray
    Staff

    Ça me donne envie de persister avec cette série, mais il me faudrait un dico pour toute les références culturelles qui me manque. Mais je me suis dirigé vers le petit prince et Gainsbourg par exemple

  • Auray
    Staff

    Ça me donne envie de persister avec cette série, mais il me faudrait un dico pour toute les références culturelles qui me manque. Mais je me suis dirigé vers le petit prince et Gainsbourg par exemple