Mémoire volée

Lire un tome de la série Murena, c’est rentrer de plein pieds dans l’histoire et se dire que, finalement, ce professeur grincheux aux emportements disproportionnés, qui nous a fait considérer cette matière comme absconde et inutile, n’a juste pas su, comme les auteurs le font si bien, nous en montrer toute la tragique magnificence. Murena réhabilite l’histoire au cœur du vulgum pecus. C’est une démarche salutaire qui doit perdurer, pour que la connaissance et le respect du passé irrigue le présent et le futur.

Ce onzième tome paraît trois ans après le précédent, du fait de la disparition du dessinateur Delaby. Le nouveau dessinateur, Théo, a un style et un trait intéressant, proche sans être identique, de son prédécesseur.

L’histoire se poursuit autour des personnages principaux, l’empereur Néron dont les folies dispendieuses engendrent des complots pour l’assassiner, et de Murena. Ce dernier, soigné mais drogué après son agression en fin du précédent tome, a perdu la mémoire et toute trace de son identité. Luttant pour sa liberté, il pourrait la retrouver, à moins qu’il ne sombre lui aussi dans la folie.

Un tome puissant où la grande histoire est servie par les petites histoires des personnages.