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Critique de Fantastic Four #1

par Le Doc le ven. 1 janv. 2021 Staff

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Les Quatre Fantastiques !

En 1961 sortait le premier numéro d'une série qui allait révolutionner le monde des comics et inaugurer une nouvelle ère, celle des comics Marvel. Loin du classicisme de la Ligue des Justiciers de la Distinguée Concurrence, Marvel a mis en avant une famille dysfonctionnelle qui passe autant de temps à se disputer qu'à combattre des menaces et a fait de ses monstres des héros. Stan Lee a souvent raconté qu'il se sentait dans une impasse créative au début des années 60 et que la commande de son boss Martin Goodman (créer une équipe de super-héros pour concurrencer la Justice League de DC) était une véritable opportunité d'écrire quelque chose dont il serait vraiment fier. Avec les années, Jack Kirby a contredit cette version des faits dans une interview qui a toujours été pour moi sujette à caution. 

On le sait, cette reconstruction de l'univers super-héroïque Marvel était plus un processus collaboratif, la méthode de travail de Stan Lee donnant énormément de liberté aux dessinateurs. Lee et Kirby ont chacun apporté leurs idées à l'élaboration des aventures des 4 Fantastiques et si le second a au fur et à mesure pris de plus en plus d'importance dans l'écriture des histoires, le premier était toujours là pour concocter de savoureux dialogues (ce qui n'a jamais vraiment été le fort du King Kirby...mais j'y reviendrai plus tard, cette rétrospective ne fait que commencer).

La date de couverture de Fantastic Four #1 est novembre 1961, mais le numéro est en fait sorti en août et a donc été produit au printemps, une période marquée par l'envoi du premier homme dans l'espace par les Russes, événement qui a son importance dans l'intrigue. Avec ses 25 pages, Fantastic Four #1 est un premier épisode très dense, découpé en trois parties. 

Dans un premier temps, Stan Lee et Jack Kirby ne s'éloignent pas du modèle des comics de monstres populaires dans les années 50. La première case est dramatique : les mots "The Fantastic Four" (qui seront ensuite remplacés par un "4") se détachent dans le ciel, devant les regards médusés de la foule des habitants de Central City (les personnages n'habitaient pas encore le Baxter Building à New-York). Cette entrée en matière est l'occasion d'une efficace présentation des capacités des personnages qui suscitent l'étonnement, la méfiance et la peur : une femme qui devient invisible, un golem de pierre, une torche humaine (inspirée par l'un des premiers héros Marvel des années 40) et un homme élastique. 

Ensuite on passe au flashback sur les origines, 5 pages qui seront ensuite enrichies par d'autres éléments mais l'essentiel était déjà là : pour gagner la course à la conquête spatiale (on l'a vu, les "cocos" ont été plus rapides dans le monde réel), Reed Richards ne compte pas attendre les habilitations officielles pour embarquer dans la fusée qu'il a lui-même construite. Il parvient non sans mal à persuader son vieil ami Ben de piloter l'engin et l'équipe est complétée par la fiancée de Reed, Sue Storm, et le petit frère de celle-ci, la tête brûlée Johnny. Mais à peine arrivés dans l'infini et au-delà, les héros sont exposés à une dose massive de rayons cosmiques. Ils retournent sur Terre en catastrophe et dans une succession de cases légendaires (et souvent revisitées) découvrent leurs nouveaux pouvoirs qu'ils jurent, passées la peur et la surprise initiales, d'utiliser pour aider l'humanité. À partir de ce moment, ils seront Mister Fantastic, la Femme Invisible, la Torche Humaine et la Chose.

Et puis c'est le temps de la première mission. Les costumes ressemblent à ceux des Challengers de l'Inconnu de DC, autre équipe co-créée par Kirby (Stan Lee ajoutera ensuite le "4" au numéro 3), et une certaine dynamique s'installe déjà (les petites piques lancées à Reed par la Chose). Quant au premier adversaire, ce n'est déjà pas un vilain comme les autres. L'Homme-Taupe est un être amer, rejeté à cause de son physique ingrat par une société dont il compte bien se venger. Et là encore, les grands monstres, figures régulières des comics Atlas/Marvel dans les années 50, occupent une place importante dans ce dernier acte qui ne manque pas de rebondissements. 

Bref, un début mémorable pour une série d'une grande richesse, un épisode introductif souvent réédité en V.F. !



En bref

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