Un récit humaniste au graphisme explosif
Grant Morrison nous entraîne dans la course effrénée de trois animaux changés en armes de guerre, une course pour survivre et trouver leur "maison". Au détour d'affrontements sanglants où il transcrit à merveille les caractéristiques de chaque animal dans sa façon de combattre, Morrison utilise surtout son scénario plutôt linéaire pour critiquer l'exploitation animale et la folie humaine dans sa quête d'innovation technologique et militaire.
La caractérisation des trois animaux est brillamment réalisée, on identifie sans difficulté chaque animal à sa posture ou son langage, sans qu'il soit nécessaire de voir son visage. Les postures de combat et défense, le comportement, les quelques mots retenus et prononcés sonnent tous très juste, et créent un attachement naturel à ces animaux qui n'ont pourtant plus grand-chose d'attachant dans leur énorme armure. On en viendrait presque à s'amuser de voir si justement le chat massacrer ses poursuivants à coups de griffes projectiles, et s'énerver quand les munitions lui manquent.
Cette caractérisation et le récit dans son ensemble vont de pair avec une mise en scène et des dessins à couper le souffle. Frank Quitely nous régale de bout en bout, alternant les cases plutôt classiques avec des double-pages qui explosent ou au contraire des miniatures venant multiplier les point de vue et monter progressivement la tension. Son trait et son découpage renforcent le dynamisme des scènes de combat, accentuent le côté animal de ces armes de guerre, et véhiculent des émotions folles dans les expressions de ces bêtes.
Les deux artistes nous livrent une prestation conjointe, chacun sublimant le travail de l'autre, pour un petit bijou d'humanisme.
En bref
Positif
Caractérisation des personnages
Découpage et dessins de Quitely
Dynamisme du récit qui n'oublie pas de livrer ses messages au bénéfice de l'action pure
Negatif
Beaucoup de sang (pas gênant pour moi, mais c'est effectivement très violent)
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