Terre Inconnue...

En 2029, les Etats-Unis d'Amérique se sont coupés du reste du monde, scellant leurs frontières après plusieurs années difficiles décrites dans une chronologie disponible dans les bonus de fin d'album. Depuis cette date fatidique, plus personne n'a eu de contact avec les américains et ceux qui ont tenté de les rejoindre ne sont jamais revenus...enfin, presque tous. 30 ans plus tard, les autres pays se sont regroupés en deux blocs aux alliances fragiles. Et comme si ça ne suffisait pas, un virus mortel, l'Azur, décime les populations. C'est alors qu'un message est transmis depuis l'Amérique avec la promesse d'un traitement contre l'Azur. Une délégation est envoyée...mais les choses ne vont bien évidemment pas se passer de la meilleure des façons...

Des nations séparées par des murs, une pandémie...il flotte un parfum familier sur le scénario de Undiscovered Country, série de science-fiction publiée par Image Comics, dystopie imaginée par les scénaristes Scott Snyder (Batman, Justice League...) et Charles Soule (Daredevil, Dark Vador...). La vision d'une Amérique repliée sur elle-même n'échappe pas aussi à une représentation nourrie d'univers post-apocalyptiques à la Mad Max, les créatures délirantes en plus. Mais il y a assez d'idées et d'éléments intéressants pour titiller la curiosité...

Dans les personnalités des hommes et femmes envoyées pour cette mission par exemple...deux soldats, deux diplomates, une épidémiologiste, une journaliste, un spécialiste de l'histoire américaine. Leurs parcours sera examiné au fil de ces premiers épisodes, via une série de flashbacks qui répondent efficacement aux histoires personnelles qui se déroulent dans le présent. La narration n'est hélas pas toujours un modèle de fluidité et c'est là que l'on retrouve les défauts inhérents aux styles de Scott Snyder et Charles Soule dans leurs travaux pour DC et Marvel...

Il y a des passages prenants dans ce premier tome d'Undiscovered Country...mais aussi d'autres nettement moins convaincants, dans leur construction bardée de dialogues lourds et démonstratifs qui contribuent à de nombreuses chutes de rythme, même si les péripéties relancent régulièrement l'intérêt...car le récit sait se montrer spectaculaire quand il le faut et cela notamment grâce à la partie graphique signée Giuseppe Camuncoli, très inspiré ici. Le trait de l'italien se prête bien à cette ambiance particulière, c'est détaillé, avec des designs très réussis et beaucoup d'énergie dans les scènes d'action...

Un début aussi inégal qu'intrigant donc, pour les premières étapes de ce voyage dans une terre sauvage et inconnue...