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Critique de Jizo

par Maisys le mer. 3 févr. 2021

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Jizo - Mr Tan et Mato

Ce manga publié en 2020 par Glénat aborde plusieurs thèmes sur fond de conte fantastique et de folklore japonais : l’amitié, l’amour familial mais aussi la mort et plus particulièrement la vie après la mort. On y découvre Aki qui fait la rencontre de Jizô, un jeune garçon qui semble vivre dans la rue. Aki n’est qu’un enfant lui aussi, et il semble perdu dans la ville. Jizô lui propose son aide, mais tout ce que souhaite Aki, c’est retrouver ses parents. Malheureusement, à la nuit tombée, une affreuse sorcière chasse les enfants dans le but de les dévorer.

« – Qui pourrait allumer une étoile ?

– Quelqu’un qui t’aime et qui voudrait que tu ne sois jamais seul. Quelqu’un qui prie chaque soir pour qu’une lumière brille pour toi et te protège. C’est comme ça que naissent les étoiles. »

La première chose à laquelle j’ai pensé pendant ma lecture, c’est à l’histoire d’Hansel et Gretel. Il y a en effet deux enfants perdus ainsi qu’une sorcière anthropophage, comme dans le conte des frères Grimm. Cependant, l’origine de cette histoire racontée par Antoine Dole (qui emprunte le pseudo « Mr Tan » pour ce récit et qui est très connu pour sa série jeunesse Mortelle Adèle) provient du folklore japonais.

Pour en savoir plus sur l’origine de cette histoire (risque de spoilers) :

Au Japon, en majorité dans des temples et sanctuaires, Jizô est représenté par des statuettes vêtues de bonnets et de bavoirs rouges. Il est le protecteur des enfants et des voyageurs et est appelé « Jizô Bosatsu ». Les statues ont souvent des traits enfantins car Jizô a promis de protéger les âmes des enfants décédés trop tôt. Dans la mythologie bouddhique, ces enfants errent dans les limbes et doivent construire des petites piles de pierres pour pouvoir atteindre le paradis, difficile d’accès du fait de leur jeune âge. Cependant, la nuit venue, des démons viennent détruire leurs tours. Le manga prend place dans la ville de Kamakura, et ce n’est pas un hasard car le temple Hasedera situé dans cette ville est l’endroit le plus célèbre où l’on peut observer des statues de Jizô.

Le dernier point que j’aimerais aborder est celui de la collaboration entre Mr Tan et Mato : l’écriture est si poétique ! J’aurais voulu vous partager davantage de citations, mais je préfère vous laisser le plaisir de les découvrir. Mato, elle, permet de provoquer un suspense terrible lors de certains passages, sans avoir besoin de texte. Les expressions de ses personnages suffisent à faire passer de nombreuses émotions et je pense que ce sont avant tout les illustrations qui ont provoqué mon attachement à Aki et Jizo.

Pour présenter son manga, Antoine Dole écrit : « Jizo, c’est l’histoire des lumières qui transpercent les ombres, des prières qui traversent les frontières de l’invisible, des espoirs qui tranchent la nuit pour y ouvrir des chemins. » et je pense que tout est dit ici. C'était un très joli coup de coeur pour cette lecture !

En bref

Ce manga franco-japonais a été une très bonne découverte. De temps en temps, il est appréciable de se plonger dans une lecture sans rien savoir : ce récit est tout à fait adapté pour cela. Pour les personnes s’intéressant à la culture et à la civilisation japonaise, vous serez ravis d’en apprendre plus sur les Jizô de cette façon. L’écriture d’Antoine Dole alliée au dessin de Mato est une réussite et beaucoup de douceur émane de cette lecture. Une excellente lecture dont je me souviendrai !

10
Positif

La reprise d'un conte japonais

Les dessins qui font passer beaucoup d'émotions

La douceur qui émane de cette histoire

L'aspect fantastique

Le texte très poétique

Negatif

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