Quand Margaux Motin défonce les petites crises de la trentaine...

Margaux Motin est une dessinatrice de bd très attachante qui possède son public mais dont j'ai toujours considéré le travail d'un oeil un peu lointain. En tant que lecteur, je ne me sentais pas attiré par ces albums qui sont, vraisemblablement, plus appréciés par le public féminin. Après tout, les bd de Margaux Motin sont avant tout des titres autobiographiques sous forme de gags et qui nous conte avec un enthousiasme communicatif le quotidien d'une... femme de 30 ans. Autant le dire, nous sommes quand même dans un registre un peu girly, une bd de déconne entre copines qui n'élude pas des moments plus sérieux dans la vie d'une femme... d'où le fait que l'autrice a une certaine côté auprès de certaines lectrices qui doivent s'identifier à son quotidien. 

Je commence donc à découvrir la vie de Margaux Motin mais par sa période la moins jouasse puisque dans La tectonique des plaques, l'autrice nous parle d'abord de sa rupture.

Mais bien que le sujet ne soit pas très joyeux, l'autrice ne tombe jamais dans le spleen forcené. Son album est tout simplement vivifiant, construit comme des petites bulles d'air façon bd blog. Margaux Motin nous conte sa vie avec une énergie et une joie communicative. Son dessin est jamais lourd. Il est aérien, le personnage qu'elle se dessine est gracieux. L 'autrice se met à nue , parfois très littéralement, et le côté strips, gag, de l'album permet aussi de ne pas noyer cette bd sous un flot un peu nombriliste.

 Il y a tout simplement une joie de vivre qui retentit à chaque pages, même en temps de rupture, même en temps de déconne un peu relâché et ce jusqu'à des moments de rencontres, de retrouvailles, de découvertes.. Margaux Motin retombe un peu en enfance et je dois bien avouer que cette ado de 30 ans manie un humour très bien rythmé. 

On rit et on est touché par cette vie dont l'héroïne se la raconte sans trop se prendre au sérieux tout en nous séduisant par ses moments de rêveries et son désir de liberté. L'autrice y incruste quelques petites touches de mélancolies avec notamment un dessin incrusté sur quelques photos ou encore quelques planches sans couleurs comme en témoigne le passage de "l'acceptation fataliste" durant la période du deuil amoureux.