Margaux Motin,c'est avant tout un dessin gracile, dynamique, fougueux. Une illustratrice talentueuse dont les magazines féminins s'offrent les services. Margaux Motin, c'est aussi les talons de 12, la garde-robe débordante, les soirées entre copines, une gouaille intarissable et une verve qui empruntent autant à Joey Starr qu'à Verlaine. Une fille quoi. Ancrée - très ancrée - dans le présent. Margaux Motin, c'est une maman de trente-cinq ans. Une maman fraîchement divorcée qui va exposer sans retenue, mais avec force d'ironie et d'humour, son après-divorce, ses cuites, ses achats compulsifs, sa (re) crise d'adolescence... Une période de reconstruction qu'elle sait agrémenter de ce petit quelque chose qu'on appelle le talent pour lui conférer l'intérêt qui fait qu'on lit un livre autobiographique jusqu'au bout. C'est drôle, comme toujours, mais ce tome est également marqué du sceau de la poésie. Les cases silencieuses de l'appartement, les inserts de dessins dans des photographies, quelques mots empruntés... Margaux Motin faisait déjà sans conteste partie de mes auteures "girly" préférées de par son trait et le caractère de son avatar graphique. Cet album me le confirme et lui offre une sensibilité et une profondeur, au-delà des éclats de rire, qui la rendent encore plus appréciable.