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Critique de Bully wars #1

par Auray le jeu. 29 avril 2021 Staff

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Une guerre perdue d'avance ?

Nous avions déjà présenté l'incontournable Skottie Young lors de la chronique de Middlewest, aux Éditions Urban Link, titre récompensé par le Fauve de la section jeunesse (douze à seize ans) au festival international de la bande dessinée d'Angoulême. Bully Wars ou la guerre des brutes fait partie également des oeuvres pour les petits... mais il est déjà digne des plus grands !

C'est pour cela que vous retrouverez ce titre dans la catégorie Urban kids, soit le format souple. Le dos jaunâtre va vous permettre de le repérer plus facilement. Donc, on sait que c'est une histoire de Skottie, mais pour le dessin, on aura un autre ersatz de notre artiste. Après le Vénézuélien Jorge Corona pour Middlewest, on aura ici la présence d'Aaron Conley. Pour ma part, je ne me rappelais pas de l'avoir croisé, mais il a bien effectué un travail sur des titres que j'ai lus il y a un moment, comme Secret Wars : Battleword. Ses cases foisonnent de détails intéressants, et le premier chapitre en est un exemple flagrant. Si par la suite, on est pris par le récit et on remarque moins les contours, certaines doubles pages nous rappellent délicieusement à l'ordre.

Comme celles représentants les ennemis lors de cette guerre des caïds de l'école. Je me suis beaucoup amusé à ce moment-là à voir les caractères de chacun en images, ou les différentes tactiques mises à disposition. Pour autant, et ce sera mon seul point négatif, c'est vite expédié, alors qu'il y avait ici matière de faire un chapitre supplémentaire sur ces aspects extraordinaires. Dommage vraiment !

Pour autant, on ne va pas bouder notre plaisir, Bully Wars fait le job, et il le fait bien. Spencer, par son look, me rappelle le personnage principal issu de la série des « Génial Olivier », de Jacques Devos. Cette bande dessinée mérite bien son nom d'ailleurs. Bref, on pourrait croire que le petit fait partie de la même famille, avec son esprit malicieux et son look commun.

Sinon, cette histoire a deux niveaux de lecture, on comprend rapidement qu'il s'agit d'un acte louable où l'on souhaite ne pas donner des préjugés à une personne. Être un geek peut avoir ses avantages sans être un loser, et être costaud aussi... dans sa tête. Rufus, la brute, finit même par se faire lui aussi battre par plus fort que lui par exemple et il pourrait même à l'avenir devenir ami avec les intellos, pour battre tous ses adversaires du moment. Non, c'est impossible ça ! À moins que...

Bully Wars offre un moment de lecture drôle, tendre, et intelligent à la fois, le tout à l'aide des différents aspects détaillés plus haut. Skottie Young, par son observation du quotidien, a su capturer l'instant où le plus fort gagne, mais aussi, le plus faible qui a parfois quelque chose à conseiller. On a toujours besoin d'un plus petit que soi au final, et, rester solitaire, a toujours ses limites. Aaron Conley a bien su retranscrire cette ambiance jeune à l'aide de la colorisation du fidèle Jean-François Beaulieu, mais aussi par des décors précis des établissements scolaires américains. Le look des personnages n'est d'ailleurs pas en reste, et je reste friand du prof de sport. Un Urban Link qui serait dommage de passer à côté tant il peut réconforter ceux atteints d'harcèlement dans leurs vies de tous les jours. Chacun doit être vigilant de son camarade dans les salles de classe, sinon, il y a les responsables des établissements à alerter, les parents d'élèves, ou encore, tout simplement un numéro à composer, celui mis en service par le ministère de l'Éducation nationale, le 3020. Il ne faut plus hésiter en 2021, on peut tous lutter contre le harcèlement scolaire ! Skottie young l'a fait lui au niveau artistique, et on le remercie au passage de ce rappel toujours d'actualité malheureusement.

En bref

« Inutile de vous rappeler POURQUOI vous êtes ici, vous voulez tous être LA brute en chef du lycée.»

8
Positif

Une histoire, deux lectures, pour les petits comme pour les grands

L'harcèlement scolaire y est traité de manière intelligente

Aaron Conley est un autre artiste intéressant

Les couleurs de Jean-François Beaulieu

Spencer est le nouveau « Génial Olivier »

Rufus est horrible, tendre et marrant à la fois

La caricature du prof de sport, j'adore !

Un carnet de croquis à disposition

La galerie des couvertures alternatives dont celles réalisées par Skottie

Negatif

Dommage que l'on n'a pas plus exploité les capacités loufoques de chaque brute par manque de place, certainement.

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