Une tour abritant les derniers humains de la Terre

La Tour nous plonge dans un univers qu’on devine postapocalyptique avec des restes de notre civilisation recouverts par une nature dense qui laisse penser que le cataclysme s’est produit depuis pas mal d’années. L’air paraît irrespirable vu que les quelques rares humains qui s’aventurent à l’extérieur portent une combinaison pourvue d’oxygène.

Au milieu de cette nature sauvage qui reprend peu à peu ces droits sur une civilisation dévastée, une tour, immense ! A l’intérieur des hommes et des femmes, des enfants qui vivent en autarcie et en totale autonomie que ce soit en énergie, en eau ou en alimentaire. Cette tour est gérée dans son intégralité par une IA qui veille sur les humains.

Tout a l’air d’être plutôt bien organisé mais on se rend rapidement compte de la fragilité du système qui peu à peu va se fissurer jusqu’à un point de non-retour…

Beaucoup de supports nous ont projetés dans un monde postapocalyptique dans lequel l’Homme tente de survivre. Parfois c’est suite à une invasion extra-terrestre, parfois un virus, parfois une météorite, une IA… Ici, nous ne connaissons pas encore la cause mais nous en observons les conséquences. Présenté un peu comme une série, les auteurs ont d’ailleurs construit le projet pour ce média dans un premier temps avant de s’orienter vers le support que vous avez entre les mains. On suit différents personnages qui évoluent en parallèle avec en point commun une IA omniprésente dont les actions posent questions…

Ce premier album est plutôt bien construit, on nous plante le décor, gardant une part de mystère sur la cause mais en appuyant sur les conséquences et le quotidien des humains survivants. La mise en parallèle de l’évolution des personnages reliés par l’IA est intéressante et permet de naviguer entre plans serrés et plans larges. Ces parallèles permettent de dynamiser un peu l’album, donner du rythme et rendre la lecture plus fluide, l’accroche plus importante. Les dernières pages expliquent l’intérêt de cette histoire, et c’est je pense à partir du prochain album, une fois l’équilibre perturbé, que les choses vont rapidement évoluer. La présence d’une IA n’est pas nouvelle mais curieusement j’ai énormément pensé à la série The 100 en la voyant évoluer et interagir avec les humains… Nous verrons vers où cela va nous mener. Côté personnages, les auteurs tentent de développer quelques liens entre certains d’entre eux, mais cela reste assez léger et anecdotique pour le moment tant la mise en place de l’univers vient au premier plan.

Côté dessins, on sent l’auteur très à l’aise pour dessiner les personnages, les traits sont bien détaillés et les expressions parfaitement lisibles. Il est aussi à l’aise avec les décors et nous offre quelques plans larges afin de se rendre compte de ce monde civilisé oublié et recouvert de végétation. Le découpage est intéressant et permet de jouer aussi sur le rythme de l’album. Enfin, la partie IA n’était pas évidente à mettre en forme mais j’ai bien aimé la façon dont cela a été traité. J’ai trouvé les couleurs un peu ternes mais dans l’ensemble cela fonctionne, avec la couleur bleu pastel réservée aux manifestations de l’IA.

Un premier album intrigant, intéressant sur bien des aspects qui saura sans nul doute satisfaire les fans du genre. Beaucoup d’éléments se mettent en place dans cet album et il est encore difficile de poser un avis tranché. Pour ma part, il fait le job, créer son univers et jouer avec la curiosité du lecteur en lançant plusieurs pistes différentes. Nous verrons par la suite comment tout cela évolue !