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Critique de Ride Your Wave

par MassLunar le lun. 14 juin 2021 Staff

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Au cœur de la vague, une romance qui surfe.

Ride your wave est un film d’animation japonais riche en émotions et réalisé par Masaaki Yuasa et le studio fondé par ce dernier : Science Saru.

Ride your wave est une romance touchante touchée par le soleil d’été entre Minako, une étudiante qui voue une certaine passion pour le surf et Minato, un jeune et bienveillant sapeur-pompier. Sous le signe du surf et de la vague, les deux tourtereaux vivent leur amour jusqu’à ce qu’un évènement tragique viennent briser cette relation tel une radicale lame de fond… Mais la séparation n’est pas forcément la fin surtout quand la chanson-fétiche du couple semble avoir le pouvoir de faire émerger l’être sous la surface de l’eau.

Avec un bon mélange de drame, d'onirisme et de romance, ce titre nous parle avec délicatesse d’émancipation et de la nécessité de surmonter le deuil, la séparation afin de pouvoir continuer à vivre où comme l’un des personnages le souligne avec sa métaphore «pouvoir prendre sa vague ».

Même si il traite de thématiques assez sérieuses et ancrées dans la réalité, Ride your wave ne tombe jamais dans la lourdeur de la morosité, ne nous noie pas dans l’abime dans émotions. Masaaki Yuasa signe d’abord un film d’animation estival qui arrive à point nommé en France puisqu’il est prévu pour le mois de Juin. Un film d’été qui, malgré la dureté de son sujet, reste un film d’été.

Au programme : surf, soleil couchant, plage, feux d’artifice, douceur et joie de vivre… La recette est à la fois touchante et légère. Pour illustrer cette légèreté, Masaaki Yuasa laisse libre à une animation très fluide, tout en souplesse. Ses personnages sont aériens, gracieux, les couleurs sont chaleureuses et restent très ancrés dans cette ville côtière illuminée par le soleil d’été. Le rythme est enlevé et le film se dévore aisément. Dans un premier temps, le réalisateur et son équipe nous émerveillent avec des scènes du quotidien que ce soit les scènes de surf ou la simple dégustation (ultra-réussie) d’une omelette au riz qui vous fera saliver, le tout accompagné d’un café délicatement préparé.

D’une certaine manière, Ride your wave marque son coup dans une première partie grâce à cet émerveillement, cette joie du vivre qui émane de cette romance et donne de l’importance aux aspects du quotidien. On partage la joie communicative de ce jeune couple dont l’amour s’anime au rythme de la chanson Brand New Story du groupe de J-Pop GENERATIONS from EXILE TRIBE.

Dans un second temps, Ride your wave, suite au rebondissement tragique, dérive un peu (parfois beaucoup) vers le fantastique, l’onirisme. L’être aimé réapparait sous la surface de l’eau. Le film nous entraîne donc vers une seconde partie qui ne laisse pas davantage de place à la tristesse. C’est toujours conduit avec une certaine légèreté mais la romance devient, d’une certaine manière, plus ambiguë, plus mélancolique. On s’attache alors au personnage de Makino, la jeune étudiante qui refuse de laisser partir son amour, qui refuse de prendre sa propre vague. En termes d’écriture, le film devient alors plus intéressant : on passe de la romance un peu bleue à de la fantasy légère mais aussi teintée de tristesse. L’eau, élément central de ce film, devient un élément de douce magie, voire de folie un peu triste à la fois légère et désespéré. L’animation garde toute sa fluidité pour illustrer cette fantasy comme l’utilisation du ballon gonflable en forme de dauphin où la séquence de l’amour sous l’eau. Ce qui est remarquable dans Ride your wave, c’est l’utilisation que fait le réalisateur de cet imaginaire pour refléter justement la thématique du deuil comme si Makino se noyer un peu dans sa douleur. Ajoutez à cela quelques personnages secondaires assez sympas ou encore un petit rebondissement autour de l’héroïsme et Ride your wave demeure un bon petit film d’animation plaisant et touchant dans le traitement de son sujet sans toutefois être exceptionnel. La vague se brise un peu sur quelques rochers.

Le bel équilibre entre réalité et fable est un petit peu gâché par la séquence de la « vague » finale. C’est une séquence très plaisante mais qui, avec du recul, casse un peu cet équilibre entre douce folie onirique et réalité. D’un coup, le fantastique devient très présent aux yeux des protagonistes du film, une séquence qui cherche surtout le côté un peu spectaculaire.

Toujours est t-il que cela n’empêche pas le final d’être tout simplement juste et bouleversant.

Cependant, là où le film m’a surtout moins convaincu (surtout lors d’une deuxième vision), c’est l’utilisation un peu lourdingue de l’unique chanson principale Brand new story dont l’air vous restera en tête. Au départ, cette chanson est charmante, elle fait partager la joie de ce couple mais le souci, c’est qu’elle est beaucoup trop utilisée par la suite. Certes, ce morceau a son importance dans l’intrigue mais son utilisation trop fréquente alourdit parfois l’intrigue (surtout si comme moi, vous n’êtes pas un gros fan de jpop).

En bref

Malgré une chanson qui ronronne un peu trop et du fantastique un peu mal dosé, Ride your wave demeure un film d’animation tout à fait plaisant et fort agréable. Son atmosphère ensoleillée, estivale est emmenée par une héroïne attachante dont on suit à la fois sa reconstruction et son évolution sous le style fluide et dynamique de Masaaki Yuasa et l’équipe de Science Saru.

8
Positif

Un bon film d'été avec une animation tout en fluidité et porté par une certaine bonne humeur malgré la gravité du sujet

La métaphore de l'eau, élément omniprésent du film

Un film qui fait du bien tout simplement

Negatif

Un thème musical un peu (beaucoup trop) présent

Le choix du fantastique ( un peu chargé dans sa séquence finale)

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