Un Girl power mal amené

Les histoires de zombies ont toujours intrigué les lecteurs, dernièrement j’ai eu le plaisir de vous parler du très bon Year Zero. Aujourd’hui, on s’attaque à Eve of extinction, un récit en un tome proposé par TKO et édité chez nous par Panini.

“Oui mais c’est pas vraiment des zombies” me direz-vous, eh bien si. Le pitch est très simple : une pluie mystérieuse transforment tous les hommes en monstres (que j'appellerais zombies parce que même si on ne cite pas le mot, ça y ressemble vraiment beaucoup). On suit le destin d’un petit groupe de femmes, un couple homosexuel et leur fille. Un synopsis très simple, pourquoi pas. Le problème c’est que l’histoire familiale est assez chargée et qu’on est directement injectés dedans ; On découvre au fur et à mesure la complexité des relations entre les jeunes femmes mais on passe très rapidement sur ces points qui auraient eu besoin qu’on s’y attarde plus car du coup on ne s’en émeut pas plus que ça. C’est souvent le souci des one shot trop ambitieux, qui veulent instaurer trop de choses en parallèle : un goût d’insuffisant, on ne va au fond de rien et c’est bien dommage.
C’est comme pour le côté Girl power ; Je n’ai rien contre ça mais ici je le trouve très mal amené et ça n'apporte rien alors qu'ils insistent assez lourdement dessus, ce qui le rend très peu subtil. Elles s’adaptent étrangement très facilement à la situation et ont des réactions vraiment incohérentes.
Outre tous ces points, ça reste une histoire assez banale qui se laisse lire avec un peu de violence pour agrémenter ce récit sans surprise.

De plus, je n’ai pas spécialement adhéré à l’univers graphique. Je trouve le trait rigide et les personnages ont quelquefois des visages qui changent d’une case à l’autre ; Je trouve toujours cela gênant, surtout quand le scénario n’a rien d’exceptionnel.
Pour compléter le trait, on a le droit à une colorisation digitale qui n’a rien d’extraordinaire ; Pas de jeux de lumière incroyables ni de compositions notables, du coup quand on regarde dans la globalité, tout cela m’a paru un peu plat.

Pour l’édition, on est sur du Panini en couverture rigide. Le papier est agréable à la lecture et les matériaux sont qualitatifs. On n’a toujours pas le droit à du contenu supplémentaire ou éditorial à part quelques couvertures en fin d’album, ce qui manque toujours chez cet éditeur.
Je n’ai pas du tout été attiré par la couverture que je trouve assez insipide et qui n’a pas réellement mon œil.