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Critique de Les Contes de la Umbrella Academy #1

par Ben-Wawe le lun. 6 sept. 2021 Staff

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Klaus trouble son monde et son lecteur dans une plongée mordante à Hollywood

Umbrella Academy est de retour ! Ou presque.
2 ans après le 3e tome de la série-mère, 1 an après la 2e saison sur Netflix, la fameuse bande de super-héros décalés revient – enfin, surtout l'un d'entre eux, dans la 1ère série dérivée de l'ensemble. Ces 7 numéros se sont terminés en février 2021 en VO, et Delcourt se presse donc pour proposer cette saga sur... Klaus, qui tient ici seul le manche de la saga. Ou presque, oui.

Klaus est initialement Numéro 4 dans la dénomination de Sir Reginald Hargreeves, industriel scientifique original qui adopte 7 enfants étranges pour les éduquer en super-héros. A la dure.
Klaus devient ainsi Séance, et ses super-pouvoirs lui permettent de parler aux morts, de les faire intervenir via lui, de contrôler autrui mais également d'agir par télékinésie.

Gerard Way, scénariste créateur d'Umbrella Academy et du groupe My Chemical Romance, co-rédige cette saga avec un vieil ami, Shaun Simon. Ils ont signé ensemble The Truve Lives of the Fabulous Killjoys, et se concentrent ainsi sur la rencontre brutale entre Klaus... et le monde d'Hollywood.

Le lecteur découvre un Klaus à peine adolescent et exclu de l'Académie car il se drogue. Son errance le mène à M. Frissen, chimpanzé vampire narco-trafiquant intéressé par sa capacité à parler aux morts.
Séance débarque à Hollywood par curiosité et se fait récupérer par Vivian Clarke, ancienne gloire qui veut « récupérer » les talents de grandes actrices disparues. Mais Viv cache un terrifiant visage derrière sa douceur d'apparence, alors qu'elle ne cesse de droguer Klaus. Ce dernier veut ainsi accéder au Vide, où attendent les âmes avant d'aller au Paradis ou en Enfer.
Commence alors ainsi plusieurs chassés-croisés autour de Klaus, constamment détaché et happé par Le Vide et sa rencontre avec Lyle, auteur qui a sacrifié sa vie à son écriture ; sans réussite.

Cette saga Tu pues la mort ! se révèle autant déjantée qu'un tome classique d'Umbrella Academy, et fait une bonne attente avant le prochain volume, annoncé pour bientôt. La patte Gerard Way se ressent ici, et l'implication de Shaun Simon n'est pas forcément détectable – ni en bien, ni en mal.
Cette 1ère intrigue dérivée est alors source de bien des moments troublants et idées délirantes... mais tout ne fonctionne pas pour autant.

En soi, les principes sont bons dans leur grande majorité : c'est drôle et « dingue ». Il n'y a guère que la caractérisation de Guy, chef des vampires d'Hollywood qui s'effondre devant M. Frissen, qui soit lourde et facile. Le suspense également sur ce même M. Frissen et sa compagne disparue est faible, mais la résolution donne un beau moment d'émotion.
Surtout, le portrait d'Hollywood est croustillant, bien que classique sur ces âmes noircies par l'envie, prêtes à tout pour une réussite temporaire. Y installer des vampires est pertinent pour ce qu'ils disent sur l'abus d'autrui, mais le propos ne va jamais loin, même si le job est fait.

Malheureusement, si le fond de la saga est pertinent, la forme voulue par les 2 auteurs pèche.
Gerard Way et Shaun Simon gèrent mal leur narration, et perdent régulièrement le dynamisme de l'ensemble. Les 7 épisodes semblent constamment en faux-rythme, avec des moments où l'intrigue se lance, pour retomber brutalement ; et reprendre ensuite, pour revenir à une longueur désagréable, notamment dans les 2 premiers épisodes, qui semblent ne jamais démarrer.
Cela peut correspondre à la « vision » décalée du monde de Klaus, mais Tu pues la mort ! Donne l'impression d'avoir 1 voire 2 numéros en trop. L'ensemble aurait mérité d'être raccourci, pour plus de fougue et de force aux rebondissements, en les rapprochant. Frustrant.

Cette série dérivée a néanmoins la chance de disposer d'une fin efficace et dynamique, qui rattrape fort bien un début crispant. Le graphisme d'I.N.J. Culbard rappelle le trait de Gabriel Ba, co-créateur d'Umbrella Academy, ce qui offre une unité de ton bienvenue. I.N.J. Culbard n'a cependant pas le talent de son inspirateur, bien que ses planches soient agréables.

En bref

Un récit dérivé d'Umbrella Academy sur Klaus, co-scénarisé par son créateur – il aurait fallu bien des efforts pour que ça soit mauvais. Cette saga se reprend bien après un début crispant car mal maîtrisé, pour livrer un milieu et un final bien réussis. La percée hollywoodienne est fun et délirante, comme attendu, mais sans forcément surprendre ou innover. Un récit d'attente efficace entre 2 tomes de la série-mère.

6
Positif

Le plaisir de retrouver l'ambiance, l'imagination et les idées d'Umbrella Academy.

L'emballement du récit qui mène à une conclusion réussie.

Le portrait mordant d'Hollywood.

Negatif

Un début raté qui gêne la lecture.

Un Klaus finalement très accessoire dans le récit, bien trop témoin des événements.

La préface de Robert Sheenan, interprète de Klaus sur Netflix, grand moment de vide et de suffisance.

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Commentaires (1)
  • Pas pris celui là, ayant été largué par un troisième arc réellement trop perché, qui se perd dans des concepts fumeux. J'avais également été déçu par le one shot sur Hazel et Cha Cha sauve noel, un truc comme cela. en conséquence j'ai évité soigneusement ce tu pues la mort que je soupçonne de cacheter suite au succès de la série Netflix.

    Par contre I.N.J. Culbard est un artiste discret mais qui a déjà de la bouteille. je ne conseille de te pencher sur ses Wild's End ou encore The New Deadwardians.