Trafic, amour et troisième âge

Sur la couverture de Supplément frites et sulfateuse, on retrouve Monsieur Vadim sous les projecteurs, encerclé par les policiers. Mais ce n'est qu'un début : ce vieux monsieur légionnaire à la retraite qui a repris les armes pour devenir tueur à gages a plus d'un tour dans son sac pour retourner à son profit toutes les situations. Il en perd un peu de son capital sympathie : il est de moins en moins le jouet du destin et de plus en plus celui qui tire les ficelles. Il reste attachant et un mystère est résolu : on comprend enfin pourquoi un vieux légionnaire est devenu accro aux Coquillages de l'amour.

Les personnages secondaires s'étoffent aussi, l'assistante sociale et son amoureux flic, Lucas, les responsables de la trinité : ils sont tous plus intéressants, plus nuancés, sombres et naïfs en même temps. Pourris mais pas que. Les dessins de Morgann Tanco, notamment ceux des personnages, mettent en valeur toutes ces nuances : les jeux de regards et les rictus sont particulièrement bien rendus.

Les actions s'enchaînent à un rythme soutenu, les retournements de situations et les moments cocasses aussi. C'est le seul bémol : pour moi, ça va parfois un peu trop vite et il y aurait peut être eu de quoi faire un troisième tome.

Le dénouement reste ouvert (et ouvertement ironique), avec certaines questions en suspens : j'aime bien quand les auteurs font confiance aux lecteurs pour finir le job.

Un vieux sans filtre, des trafiquants de drogue et de l'amour : ça fonctionne !