Un one-shot qui amène notre duo Lanfeust/Hébus à silloner Ekmül une dernière fois ?

Quelle ne fût pas ma surprise de voir débarquer en librairie un neuvième tome de Lanfeust de Troy. Ma première question a été comment, comment les auteurs vont-ils intégrer cette histoire à la suite du premier cycle de Lanfeust de Troy alors qu’il y a eu Lanfeust des étoiles puis Lanfeust Odyssée derrière… Curieux donc mais aussi content de retrouver Lanfeust et Hébus pour une nouvelle aventure, qui en plus se termine en un tome… Curieux mais sceptique quand même quant à la réelle motivation des auteurs, artistique (mon côté naïf sans doute) ou pécuniaire (mon côté désabusé assurément). Nous commençons donc par retrouver Lanfeust vieilli, ce qui confirme la chronologie qui ne colle pas à un neuvième tome du premier cycle, forgeron ambulant et en parallèle un Hébus devenu maître bibliothécaire du conservatoire. Nos deux héros vivent leur vie chacun de leur côté jusqu’à ce que le destin s’en mêle et les pousse à se retrouver pour enquêter sur les caprices de la magie et la disparition mystérieuse d’un grand nombre de sages…

J’ai retrouvé avec plaisir Lanfeust et Hébus mais aussi l’univers dans lequel ils évoluent et l’ambiance qui est si propre à Arleston. On retrouve évidemment plein de clins d’œil, des petites doses d’humour, de messages placés ça et là, nous tirant un sourire en coin, parfois un rire pour ces situations rappelant étrangement notre quotidien. L’aventure en elle-même est bien construite, le scénariste n’est pas à son coup d’essai et nous offre une jolie aventure dans la lignée du premier cycle. On revient à l’essence même de ce qui a fait le succès de Lanfeust avant de partir conquérir les étoiles puis faire des enfants.

Les dessins sont toujours aussi bien réussis. On retrouve avec plaisir la patte graphique de Tarquin nous offrant un univers somptueux emplis de créatures tout droit sortis de son imagination.

Une jolie aventure avec l’humour si cher à Arleston qui a aussi permis le succès la série. Les dessins et la colorisation sont bien réalisés et l’histoire tient la route, offrant l’occasion de retrouver côte à côte Hébus et Lanfeust. Cependant, on peut se poser la question de la numérotation. Cet album, numéroté neuf, n’a pas sa place dans le cycle de Lanfeust de Troy. Certains détails ne peuvent être compris sans avoir lus les cycles suivants, dont il y a malgré tout beaucoup de références. Un one-shot dans les mondes de Lanfeust aurait mieux convenu je pense que rajouter un neuvième tome à un cycle terminé depuis plus de vingt ans dont le seul intérêt reste de forcer les lecteurs et collectionneurs pointilleux que nous sommes à acheter pour permettre d’avoir dans sa bibliothèque la série finie….