Le retour des héros

C'est au début des années deux mille que j'ai joué pour la première fois à la série Suikoden. Le deuxième opus est d'ailleurs de loin mon préféré pour l'instant. Cette période sur Playstation où il y avait encore un petit peu de prise de risque n'existe plus à l'heure où j'écris. Ils étaient certes inspirés de leurs aînés, mais à la fin, il en résultait souvent une vraie particularité. Ce que j'avais vraiment apprécié dans cette licence, c'était de pouvoir embaucher au fur et à mesure de l'aventure plus d'une centaine de personnages différents. Bon, parfois il est vrai que l'on remarquait plus de différences physiques que dans la fonctionnalité en elle-même, malgré tout, c'était révolutionnaire.

D'ailleurs, sur l'arrière de la magnifique couverture sobre des Éditions Soleil Manga, on y retrouve tous les noms des différents guerriers. Bien entendu, vous pourrez vous amuser à les retrouver dans l'histoire. Pas de grand changement dans cette nouvelle édition, à part le fait que ce sont des volumes doubles avec quelques pages couleurs d'un manga que l'on ne peut que trouver d'occasion, et encore, assez difficilement pour certains numéros... c'est déjà une bonne nouvelle en soi, vous me direz. On remarque tout de même la magnifique illustration d'Aki Shimizu que l'on retrouvera sur le bas du dos. Au-dessus de ce dernier, le logo entoure le chiffre un, lui-même marqué d'une rune. Chaque tome aura la sienne, d'ailleurs.

Pour l'instant, on en parle juste à la fin. On sait juste que ces objets sont mystérieusement puissants et mythiques. Car, on suit tout de suite le jeune et impétueux Hugo qui se retrouve en pleine galère en désobéissant aux recommandations de ses parents. Effectivement, celui-ci se prend d'affection pour un griffon. Autant dire que c'est un peu dangereux comme animal de compagnie ! Mais Fubar n'est pas comme les autres, il a un cœur, une âme, et il va le prouver à tout le monde, quitte à y risquer sa propre vie. Un peu plus loin du clan Karaya vivant sur les terres des Grassland, il y a la Fédération de Zezen, et surtout, la charismatique Mademoiselle Chris, que l'on va vraiment aimer détester.

On se prend vite au jeu des différences où chacun n'a pas eu la même éducation au départ ou les mêmes chances, voir, la même culture. Pour autant, ils ont bien des points communs ces deux-là, mais cette période de forte tension n'est pas idéale pour se faire de nouvelles amitiés. Rapidement, les deux clans vont entrer en guerre, et le destin d'Hugo et de Chris seront entremêlés à jamais par la force du mouvement issu de la bêtise de ces hommes et ces femmes. Ça vous rappelle quelque chose ?

On prend complètement le temps d'installer l'ambiance, les enjeux, et les différents personnages. Du coup, on est vraiment immergé dans cette histoire aux nombreux personnages. On remarque que tous ont un excellent design. Les traits doux et amers d'Aki Shimizu aidant fortement à plonger dans ce monde issu du jeu vidéo de Konami.

Suikoden III, les héritiers du destin, est à découvrir d'urgence pour les retardataires, ou à relire, pour ceux qui l'avait un peu oublié. Franchement, j'ai vraiment apprécié cette première lecture qui faisait écho à mon expérience de joueur, certes, mais aussi à l'amateur de belle histoire que je suis. Aussi bien dessiné que scénarisé, si vous aimez l'héroïc fantasy, vous avez donc un manga à aller chercher chez votre libraire dès à présent. C'est là où se situe votre destinée !