Un tome moins menaçant

Mark Waid nous a épatés dans la première intégrale des mésaventures du Plutonien. On a tourné les pages à la vitesse du son tant l'équipe du Paradigme est pourri jusqu'au cou. On utilise des thématiques encore très actuelles comme la trahison dans le couple, l'amitié qui est utilisée à ses propres fins, la famille qui n'est pas toujours potable. Bref, on envoie du lourd à chaque page, et la première partie reste dans cet acabit.

Car, on commence tout de suite par sceller l'histoire du précédent chapitre avec le retour d'un ennemi extraterrestre, Orian. Celui-ci forme un duo improbable avec Survivant, l'un des frères jumeaux qui était dans une autre vie l'équipier du Plutonien. De l'autre côté, on vit une histoire à la Superior Spider-Man dans le fait que l'un des pires ennemis a emprunté le corps du meilleur ami de l'ancien héros à cape. Et derrière le combat titanesque dont se mêle rapidement celui-ci, on aura des intrigues qu'il faudra à tout prix suivre si on veut bien savourer correctement le tout.

Voilà ce qu'est irrécupérable. Un spectacle ! Malheureusement, j'ai trouvé que celui-ci s'en mêle un peu les pieds dans la deuxième partie qui met notre bonhomme sur une espèce de planète qui sert d'asile pour personnes atteintes de troubles psychiques graves. On y apprend peu, et je pense deviner où l'on nous mène. Et, le survivant ne fait pas mieux en copiant pâlement le personnel absent. Au final, j'ai trouvé bien plus de passion en Modeus, l'amoureux damné, ou dans la quête impossible de Qubic, qui n'abandonne décidément jamais.

Un mot tout de même sur Peter Klause qui ne lâche toujours pas la bride de la bête une seule seconde. Un grand bravo franchement ! Il faut avouer que ça reste un des gros points forts de ce genre de titre. Sinon, on aura cette fois-ci à la fin une histoire de quelques pages concentrée cette fois sur Kaydan. On en parle d'ailleurs un peu plus dans ce tome. La galerie de couvertures conclut toujours le tout.

Si irrécupérable est un peu moins qualitatif dans sa deuxième partie, je crois encore à la troisième intégrale qui peut conclure le tout en beauté. Il peut vraiment servir de modèle de ce qui se peut se faire de mieux dans la déconstruction des super-héros. Sans tout vous révéler, je trouve que le fait de faire participer différents extraterrestres est une très bonne idée tant ce sont des acteurs très actifs dans le monde des pouvoirs titanesques. On se retrouve donc dans la chronique du troisième volume afin de mettre une touche finale à cette série de chroniques.