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Critique de Fenrir #1

par Imitatia le dim. 14 nov. 2021 Staff

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"Le fort prospère, le faible disparaît. Telle est la loi de la Steppe…"

Lisez-vous les résumés proposés en quatrième de couverture ? Jusqu’au point final ?

Ce n’est pas toujours mon cas. Parfois je ne les lis pas, parfois les lis entièrement. Et parfois, comme avec Fenrir, je n’en lis qu’une partie. Ce que j’ai retenu de Fenrir, avant de l'avoir lu, est “steppe” et “unifier”. Ainsi, mon cerveau l’a directement assimilé à un manga dans la tranche de Bride Stories ou encore Kingdom. En soit, deux titres très poignants dans leur genre et très appréciables dans leur narration et l’histoire qu’ils racontent.

Et donc, pour Fenrir, erreur de jugement ? Et bien, oui et non.

Le premier tome de Fenrir commence, comme beaucoup de premiers tomes, par une introduction du contexte et des personnages. En cela, nous sont introduits les différents clans peuplant les Steppes et, parmi eux, plus particulièrement, le clan Qiyat dont fait partie notre protagoniste. Mais sont également introduits les us et coutumes de ce clan et les lois régissant la Steppe. À noter d’ailleurs que beaucoup de mots, à priori d’origine Mongole, sont utilisés et ce, sans note explicative puisqu’expliquer indirectement par le contexte de leur utilisation. Noms de clans, dénomination de chefs de clans et autres titres, animaux, fromages… Ainsi, il faudra très vite s’habituer à un vocabulaire très dense et de prime abord déroutant mais qui, une fois acquis, vient enrichir ce récit exotique à nos yeux de lecteurs francophones.

Cette introduction est de très courte durée, puisque très vite arrive l'élément déclencheur qui viendra sonner l’heure de la quête de notre protagoniste : unifier la steppe puis la planète (rien que cela).

Si, jusqu’à présent, ces éléments concordent avec la première impression que j'avais du titre, est survenu de manière inattendue un autre élément que je n’avais guère envisagé. Un événement que je qualifierais de mystique mais dont je ne dirais rien de plus, afin de ne pas gâcher la surprise à ceux qui, comme moi, n’auront pas lu le résumé ou ne l'auront pas interprété de cette façon. Quoiqu’il en soit, il s’avère qu’une fois la surprise passée, bien que tout d'abord mitigée par la tournure du récit, j’ai fini par en apprécier le développement.

Pour aborder plus en profondeur le récit de ce premier tome et mon ressenti vis à vis de ce qui s’y passe, résumons à présent de manière brève et succincte le contexte de cette histoire. Nous allons suivre Temüjin, membre du clan Qiyat et accessoirement fils de feu le chef du clan, qui a pour projet de faire changer les lois implicites qui régissent la steppe. De fil en aiguille, et suite à divers bouleversements, dont la rencontre de Fenrir, Temüjin va voir la possibilité de réaliser son idéal et même, porté par les précieux conseils de Fenrir, envisager de voir plus grand. Pourquoi se contenter d’unifier la Steppe quand on peut unifier la planète ? Accompagné de son clan et de Fenrir, Temüjin va donc se lancer dans cette folle épopée, bien déterminé à atteindre son objectif et ce, quel qu’en soit le prix.

Entre introduction, intrigue et action, ce premier tome de Fenrir nous dévoile également des personnages intrigants, parfois mystérieux, parfois source de suspicion. Prenons Temüjin par exemple, étant le protagoniste, on sera amené à le voir très souvent. Il est donc l’un des personnages dont le trait de caractère aura la plus grande influence sur le ressenti du lecteur. Bien qu’à priori parfaitement banal dans sa façon d’être, il y a bien une chose pourtant qui a su retenir mon attention chez Temüjin. Il s’agit de sa faculté à savoir rester à sa place. Cela peut paraître déroutant dit comme cela mais, là où les protagonistes au caractère plutôt irréfléchi et impulsif dominent, voir mis en avant un personnage plus calme, plus réfléchi et, d’une certaine manière, plus en retrait, mais en retrait stratégique, est loin d'être désagréable. Alors bien sûr, Temüjin est loin d’être le premier protagoniste à avoir ce genre de trait de caractère, surtout dans les titres de sa ligne éditoriale. Néanmoins c’est un trait de caractère qui m’a particulièrement marqué, dans le bon sens du terme, avec ce personnage. Un personnage qui se tient à l’écart, observe, réfléchi puis agi quand l’occasion se présente, comme le fait Temüjin, c’est le genre de personnage que j’apprécie tout particulièrement. C’est donc un grand bravo pour Temüjin qui a passé le (très difficile) test du protagoniste appréciable, en ce qui me concerne. Appréciable, mais pas encore attachant. Cela dit, a-t-il vraiment besoin d’être attachant ? Quand on voit l’univers dans lequel il évolue, pas tellement. Bon, j’ai parlé de Temüjin mais Fenrir n’est pas en reste. Avec les deux personnages qui font leur apparition à la fin du tome, et que j’ai hâte de retrouver dans les prochaines tomes, c’est probablement la personnage qui m’a le plus marquée et que j’apprécie le plus, notamment pour son caractère en complet décalage avec celui des autres personnages et le mystère qui l’entoure.

Bon, je pense que j’ai gaspillé suffisamment de mots et de votre temps pour vous dire que, du côté des personnages, Fenrir (le manga) c’est un oui pour moi. Et si l'écriture des personnages est un point important pour moi, la narration et la cohérence du récit le sont tout autant. Et pour le coup, rien à redire de ce côté non plus. Le rythme d’abord lent pour permettre une contextualisation de l'histoire devient ensuite plus soutenu quand l’action commence à se mettre en place, classique mais efficace. Point également important à souligner et qui, pour ma part, permet toujours de marquer des points : l’origine du contexte. Tout comme pour Vlad Draculea, série récente et que j’apprécie tout particulièrement, Fenrir se base sur des faits réels. Alors, à contrario de Vlad Draculea, l’auteur prend vraisemblablement plus de libertés scénaristiques en ajoutant notamment, comme évoqué précédemment, cette touche de mystique que je n’avais pas vu venir. Néanmoins, force est de constater un travail de recherche important sur les us et coutumes et les figures importantes qui ont marqué l’histoire des steppes à cette époque. Ainsi, en plus de nous offrir un récit d’action immersif et captivant, Fenrir nous offre l'occasion d'enrichir notre culture personnelle sur une culture et des peuples méconnus, pour peu, bien sûr, de se donner la peine d’effectuer quelques recherches à côté.

En d’autres mots, ce premier tome de Fenrir est une lecture que je recommande.

Pour ma part, j’ai hâte d’en découvrir le second tome, d’autant plus avec l'apparition des deux personnages à la fin du tome qui ont su attiser ma curiosité et, de ce fait, mon intérêt.

En bref

Entre fantaisie et récit historique, Fenrir nous plonge dans le quotidien de Temüjin, jeune mongole ayant pour objectif d’unifier la steppe (et la planète). Ce premier tome introductif laisse rapidement place à l’action et nous plonge sans mal dans le récit. Un premier tome intriguant de par l’histoire qu’il raconte, ses personnages et son inspiration de faits réels. À lire, donc !

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