Habemous Papam

Soyons clair : la saga “White Knight” est une masterclass délivrée par Sean Murphy qui revisite, à sa sauce, le mythe de Batman. Les 2 premiers volumes démystifiaient les figures du Joker et de Batman dont ce dernier a fini derrière les barreaux. Mais un personnage en est sorti plus que grandi : Harley Quinn qui fut mon énorme coup de cœur de cette saga.

Deux ans se sont écoulés depuis “cursed of the White Knight”, Harleen a eu ses 2 jumeaux issus de son amour avec Jack Napier et a réussi à se reconstruire en tant que mère. Gotham est aussi devenue beaucoup plus calme après le carnage d’Azrael. Mais un nouveau tueur en série entre en scène et vise d’anciennes stars du cinéma en imitant… le joker. Ainsi, Harley Quinn sera appelée à la rescousse pour trouver le coupable.

J’ai eu peur lorsque j'ai appris que Sean Murphy allait faire un spin off sur Harley Quinn, sans même dessiner cette série et en laissant le scénario à Katana Collins (qui n’est autre que sa femme). Et pourtant, une fois de plus, c’est une masterclass.

Je ne connaissais pas Katana Collins et elle m’a fait forte impression. Elle a su rendre Harleen à la fois charismatique à travers son caractère vigoureux et toujours prête à aller à l’aventure mais elle est aussi touchante puisque cet album reviendra sur son passé avec Jack Napier et le Joker. C’est même le point d’orgue de cette série, car on découvre l’ultime version d’Harley Quinn, et ce passé ne la rend que plus humaine, plus attachante, plus iconique.

Ca va servir pour son enquête sur le tueur en série qui va révéler une nouvelle héroïne dont Gotham aurait peut être besoin. C’est un délice à lire, à la fois subtile et ambitieux : grisant.

Cette subtilité est aussi à mettre sur le compte de Matteo Scalera qui s’est avéré être un choix judicieux. Si son style est bien proche de Sean Murphy, il est aussi à l’opposé de ce dernier. Car on retrouve bien le style anguleux chez M. Scalera mais son encrage est, lui, très subtile, même quasi inexistant, laissant plutôt son travail au lavis donner vie à ses pages. Ça apporte beaucoup de délicatesse à ses planches. Et si j’ai été désarçonné au début, je suis très vite devenu fan de cette proposition offrant des illustrations très jolies mais aussi très stylisées. A noter que la couleur a aussi son importance, visuellement parlant, ça serait dommage de passer à côté.

Une grosse réussite à nouveau, assurément le hit parfait pour cette fin d’année.