Toute une histoire

C'est après avoir lu la newsletter de François Hercouët, le directeur éditorial d'Urban Comics, que je fus fortement intéressé par cette oeuvre indépendante, the department of truth. Évidemment, on peut toujours reprocher le côté obligatoirement commercial de l'exercice, cependant, pour ceux qui ne travaillent pas en librairie, comme votre rédacteur, c'est une mine d'informations sur les futures sorties. Maintenant que j'ai lu ce premier tome, on va pouvoir en parler ensemble, et sans filtre.

Déjà, sachez qu'il sera vendu au prix de dix euros jusqu'au vingt-cinq février de cette année. Donc, si vous êtes un tant soit peu intéressé après cette critique, ne tardez pas trop non plus afin d'avoir la meilleure offre disponible.

Si vous aimez l'histoire Américaine contemporaine, vous allez être aux anges. Plusieurs fois, je me suis surpris à rechercher les personnalités citées afin de me mettre dans l'ambiance des affaires de l'époque... réelles ou non. Du meurtre de John Fitzgerald Kennedy à la mise en doute du lieu de naissance de Barack Obama, tout y passe, rien n'est épargné. Car, les sujets, ce sont les fake news, les théories du complot, et tout ce qui tourne autour du petit mensonge qui peut tourner à la catastrophe lorsque le plus grand nombre les propage et que d'autres y croivent dur comme fer.

On ne stigmatise en aucun cas ceux qui y croient, et je pense que c'est important. Qu'importe le degré d'intelligence, les outils technologiques utilisés font que l'on peut croire sur un plus ou moins long terme à une de ces idées farfelues. La cible se dirige donc sur ceux qui répandent la rumeur et ceux qui en profitent. Et c'est là que le Département de la vérité se rend sur place.

On a plus ou moins peur. Car, comme le personnage de Cole, on apprend petit à petit le fonctionnement de cet organisme au fur et à mesure des complots jusqu'à en être brisé et halluciné. Les dialogues aident et les vues cinématographiques en plongée aussi, et franchement, je tire mon chapeau ici à James Tynion IV (Batman : Detective) et aux dessins à la Bill Sienkiewicz (Elektra) de Bill Simmonds. On se sent vraiment au fond du gouffre. Hypnotique est vraiment le mot. On aime ou pas. Parfois, j'ai dû refermer le livre pour prendre de la distance justement. En plus, il faut rajouter à cela que Cole a eu également par le passé sa dose d'horreur et de sombres phénomènes.

Car, on a beau dire que ce livre lutte contre ce genre de phénomènes, à force de lire les propos mensongers, on a mal à la tête à force de chercher le vrai. Et, malheureusement, je pense qu'il fera aussi le bonheur, quoi qu'on en dise, des complotistes. Ce ne serait pas la première fois que l'on prend la chose à l'envers.

Bref, c'est un livre effectivement pour public averti et à ne pas remettre entre toutes les mains. Mais, si vous voulez effectivement mettre les deux pieds dans le plat de cette maladie américaine qui commence sérieusement à toucher le monde entier, cette histoire fait penser aux meilleurs polars, sur un sujet en plus peu abordé. Et, puis, on a quand même un sacré dessinateur à disposition qui nous livre ici des planches très travaillées et bien composées. À vous de voir à présent ! Dans tous les cas, c'était fascinant de savoir pourquoi tout ceci existe, car il ya ben des raisons à cela.