L'art de la fabulation

Qui n'est jamais tombé sur une information issue d'internet qui a dû être vérifiée à plusieurs reprises avant de comprendre qu'il s'agissait d'une fake news. Parfois, c'est tellement bien rodé que l'on ne sait plus qui croire. James Tynion IV (Batman Eternal, something is killing children) l'a très bien compris, et, l'exploite même parfaitement dans sa dernière série, the department of truth.

Ce tome est un peu à part, puisque nous laisson de côté cette fois le personnage principal, Cole Turner. Pour autant, ce tome ne sera pas ennuyeux, du moins graphiquement. Par exemple, l'invité du premier chapitre de ce volume trois est la fameuse Elsa Charretier, vu récemment dans November aux Éditions Sarbacane. Elle nous prouvera, à l'aide de la colorisation éclairée de Matt Hollingsworth, qu'elle sait mettre en scène les histoires, même si elles sont lourdes.

Car, il y a une quantité d'informations à digérer, on passe du coq à l'âne, de l'Empire romain à celui de Charlemagne. Je vous laisse découvrir le lien. La lecture est lourde de sens pour ceux que ça passionne de revoir la réalité écrite, les autres préféreront les livres d'histoire afin de ne pas se laisser perturber par ces écrits hallucinatoires. On se demande au final si l'auteur n'affectionne pas les fake news à force d'en user autant.

D'ailleurs, le chapitre va dans ce sens. Lee Harvey Oswald qui n'a pas tué John Fitzgerald Kennedy, il va même être ici le protagoniste principal. Enfin, parfois, il ne sera que l'ombre de lui-même, puisqu'il consommera énormément de substances hallucinogènes. Alison Sampson (Sleeping Beauties) saura s'accorder avec des dessins qui se tordent. Si on appréciera l'exercice, on en ressortira lessivé, surtout après avoir lu le dossier fictif issu des archives de la police. J'ai préféré le passage où Hynes rencontre les extraterrestres. Ceux-ci collent au final plus à cette fiction américaine.

« Alors comme ça, tu ne crois pas à la révolution psychédélique ? »