Dans le manoir de suie, la révolte émerge..

Décidément, Shadows House est une série qui n'en finit pas de me surprendre ! 

Après l'excellent volume précédent qui s'est clôturé dans un magistral combat, la tension est sur le qui-vive dans le pavillon des enfants et plus spécialement pour leurs chefs, les Portes-Etoiles menés par l'irascible Barbara. Dans un premier temps, ce volume nous fait connaître cette génération de portes-étoiles à travers quelques flash-backs enrichissant autour de Barbara, la traitresse Rose-Marie et un autre personnage d'importance que nous découvrons dans ce tome. Le drame est parfaitement aiguisé sublimé par le dessin du duo So-ma-to qui multiplie les montées en puissance dramatique. 

Alors que Shadows house avait démarré sur une ambiance à la fois raffinée et intriguante, voilà que le vent de la révolte souffle peu-à-peu sur cet inquiétant manoir  éclairant les différents recoins de cette sinistre vérité régentant le quotidien des ombres et de leurs poupées vivantes. Une révolte qui prend cependant son temps, ce qui n'est pas un mal puisqu'on se plait à savourer à chaque instant les stratégies de Kate et Emilico. Suite à leur combat face à Rose-Marie, ces dernières sont devenues cheffes de groupe, une petite mais significative étape vers le dernier étage du manoir et la révolution qui mettra fin à la terrible ignominie qu'est l'unification. 

On peut souligner la qualité des plans accentuant l'intensité dramatique de cette série comme cette case englobant les différentes "poupées vivantes" promises à un sort funeste ou encore la chute de Marie-Rose et de sa poupée. Alors qu'on peut être un peu déboussolé devant tous ces personnages qui peuplent le manoir, on finit par les identifier et à connaître leurs motivations. Shadows House est devenue une maison familière mais toujours aussi inquiétante, une délicate prison dans laquelle souffle doucement un vent de révolution bien que de nombreuses épreuves attendent nos personnages, des épreuves comme l'impitoyable Edward bien décidé à se faire une place au troisième étage, celui des dirigeants et de l'Aïeule. Celui qui était examinateur pour la sélection revient dans ce volume, plus présent et menaçant, un adversaire redoutable pour Kate et Emilico dont on attend avec hâte la confrontation dans le huitième opus.

Plus que jamais, ce septième volume nous familiarise avec les rouages de ce manoir, avec cet espace clos qui demeure la pièce maîtresse de ce titre. A certains égard, Shadows House me rappelle The Promised Neverland  en raison de ce sentiment d'évasion qui guide les personnages et plus particulièrement Emilico qui se surprend à rêver de l'extérieur comme des réminiscences de son enfance avant sa capture. Mais les autres protagonistes sont également bien écrits comme Barbara et Barbie dont on cerne désormais les fêlures derrière leurs agressivité ou encore l'une des jumelles Belle qui souffre de la disparation de sa soeur. Le duo de mangaka ne met à l'écart aucun personnage et on se plait à suivre leur états d'âmes ainsi que  leurs motivations.