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Critique de 47 cordes #1

par ginevra le ven. 25 févr. 2022 Staff

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Une histoire un peu trop malsaine pour moi

Ambroise, un jeune harpiste, a rejoint l'orchestre où sa sœur joue déjà. Mais une créature étrange, capable de se métamorphoser en n'importe quelle personne, a jeté son dévolu sur lui et fait tout pour le piéger. À la suite d'une rencontre inespérée avec une cantatrice, cette dernière propose de lui offrir une harpe superbe à condition qu'il la gagne corde après corde en relavant 47 défis.

Je n'ai réussi à entrer dans cette histoire. Pourtant j'avais plutôt appréciés les autres albums de Timothé Le Boucher que j'avais lu. Mais ici le côté froid et distant de ses dessins, quoique fort beaux, ne m'a pas permis de développer une quelconque empathie pour le personnage principal. Ceux qui l'entourent ressemblent à des pantins que l'on utilise comme faire-valoir : d'abord le groupe des "quotas" dont fait partie sa sœur (un groupe à part dans l'orchestre), puis le groupe des zodiaques (des affreux réunis autour du chef d'orchestre), enfin les monstres (je ne vois pas comment les appeler autrement).

J'ai détesté le côté érotique chic et malsain dans les diverses fêtes où la cantatrice entraîne Ambroise. Cela m'a évoqué certaines images de films de Fellini ou Pasolini, mais sans le contexte critique et politique. Je crains que Timothé Le Boucher n'ai visé un peu trop haut avec ces folles nuits. Les personnages sont finalement plutôt froids en dessins et inintéressants dans leurs comportements.

J'ai l'impression que l'auteur a voulu renouveler le mythe du vampire en s'inspirant de certaines séries américaines où ils apparaissent plus dégénérés que séduisants, mais il a tenté de les transposer en d'autres créatures. Cela n'est pas inintéressant, mais pourquoi les érotiser à ce point.

À part cela, il joue encore sur les problèmes de personnalité avec ses personnages à la limite de la maladie mentale : Ambroise et Zahidé ont été brisés par la dureté de leur père, Ambroise a développé une phobie sociale à cause du harcèlement subi à l'école, le chef d'orchestre m'évoque un peu le personnage de Joker dans Batman par son côté imprévisible et capricieux…

Malgré ma déception, je lirai la suite car la fin de ce tome ouvre une perspective de scénario intéressante. Et aussi parce que j'ai plein de questions qui, j'espère, y trouveront leurs réponses : pourquoi les animaux fuient-ils les créatures? Qui est vraiment le chef d'orchestre, un enfant gâté odieux ou une autre créature? Qui était ou est le père d'Ambroise et Zahidé? Ambroise est-il un asperger ou est-ce le harcèlement qui l'a détruit?

Un 1e tome curieux et bancal dont j'espère que la suite me réconciliera avec le récit global.

En bref

Trop d'érotisme chic et malsain à mon goût sans forcément une grande utilité, des personnages froids auxquels il est difficile de s'attacher. J'attends la suite pour décider si j'aime ou si je déteste cette série.

6
Positif

beaux dessins

beaux décors

Negatif

personnages trop froids

contexte érotique limite sado-masochiste particulièrement malsain

trop de questions sans réponses

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