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Critique de Marvel Comics #1

par Ben-Wawe le mer. 2 mars 2022 Staff

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Nouvelle revue Panini Comics agréable, avec cependant des épisodes décompressés et très liés aux aventures précédentes

Panini Comics revient aux fondamentaux de la passion des super-héros en France avec Marvel Comics n°1, softcover unique qui doit rappeler les grandes heures du mythique magazine Strange.
L’éditeur y concentre les titres phares du catalogue Marvel, à retrouver mensuellement dans cette revue agréable à tenir et au papier de qualité.
Cependant, les lecteurs curieux doivent composer avec des numéros intégrés dans des sagas en cours, des grands ensembles que des résumés synthétisent avant chaque segment. Cela se révèle fort utile dans ce lancement réussi, bien que les épisodes se révèlent assez décompressés en eux-mêmes.

L’essentiel de Marvel Comics n°1 est composé par la série Amazing Spider-Man, au rythme VO très soutenu. Quatre numéros viennent ici éclairer les aventures actuelles de l’Araignée, scénarisées par Nick Spencer.
Le n°60 est une conclusion à la saga de l’Âme Sœur, qui révèle que ce super-vilain manipulateur est Harry Osborn. Mary-Jane, à nouveau en couple avec Peter Parker, parvient à l’amener à exprimer sa culpabilité, ses failles, ses douleurs. Nick Spencer livre ici un épisode intime, agréable à lire, prenant, et dessiné classiquement mais efficacement par Mark Bagley. Dommage cependant que l’ensemble soit tant lié à l’Âme Sœur, dont nous n’avons que l’épilogue dans ce lancement.
Le n°61 révèle un nouveau costume pour Spider-Man, offert par le site Internet Dangers et Menaces de Norah Winters et J. Jonah Jameson, qui engagent Peter et son alter-ego. La nouvelle combinaison donne aux spectateurs la possibilité « d’être » Spider-Man, via des caméras intégrées. Jameson révèle son appât du gain par des partenariats commerciaux, ce qui mène à un affrontement idéologique strict avec Robbie Robertson, dirigeant actuel du Daily Bugle. L’ensemble se lit de manière fluide, bien que le costume soit trop générique et basique ; cliché, même. Patrick Gleason livre des planches efficaces, mais sans forcer son talent. C’est rigolo et sympathique, mais oubliable.
Le n°62 n’est pas intégré à la saga qui débute au n°63, également publié, mais en forme un bon prologue. On retrouve Boomerang, camarade de Spider-Man et Peter Parker pour retrouver la tablette de la vie, en opposition à Wilson Fisk, Maire de New York. Les liens avec Boomerang sont bons et sympathiques, les interactions sont drôles. L’on voit aussi comment Robbie Robertson et Tombstone, ennemis acharnés, réagissent à la liaison de leurs enfants, alors que la fille du super-vilain est la nouvelle Scarabée. Nick Spencer revient ici à des intrigues sentimentales sympathiques, avec des références nostalgiques via la tablette de la vie. Patrick Gleason et Federico Vicentini illustrent l’ensemble correctement, mais sans briller.
Le segment Spider-Man se révèle ainsi agréable, drôle, entraînant. Mais peut-être trop axé sur des sagas passées.

Marvel Comics n°1 continue avec la série Avengers, par Jason Aaron et ici Javier Garron.
Le n°46 lance la saga World War Miss Hulk, et le retour de la Garde Hivernale directement après la fin de l’ensemble Heroes Reborn. Les surhumains russes attaquent par surprise la Montage des Avengers, où ils sont aidés par un traître ! Le commando veut s’emparer de Miss Hulk, et met tout en œuvre pour y parvenir ; extrêmement violemment.
Jason Aaron réussit ici un lancement correct, et efficace. Il ramène la Garde Hivernale dans une approche brutale, avec également des liens avec la saga des vampires. Tout cela se lit de manière fluide, agréable, bien que les Avengers soient défaits un peu trop facilement. Le style classique de Javier Garron permet une narration maîtrisée, bien qu’il n’y ait pas de « belle » planche, ou de « belle » image.
Un début efficace et maîtrisé, mais sans briller.

Le softcover se poursuit avec le titre Iron Man, par Christopher Cantwell et Angel Unzueta.
Le n°11 continue la très longue saga sur Korvac, entamée depuis le début. L’on retrouve Tony Stark sur une planète anonyme, blessé et dépendant à la morphine de son armure. Il est au sein d’une étrange communauté d’exilés cosmiques, menés par l’Homme aux Echasses qui se révèle bon meneur malgré la menace des immenses robots Ultimo. Iron Man tente d’améliorer la situation en enquêtant, mais révèle de lourds secrets alors que son équipe improvisée entend stopper Korvac dans le vaisseau de Galactus, même sans Tony.
Un épisode bien dans le ton de la série depuis ses débuts, sans que cela soit forcément un avantage. Christopher Cantwell livre depuis son n°1 un formidable portrait d’un Tony Stark dépressif, hanté, troublé, rongé par lui-même. Cela demeure agréable à suivre, mais tout le décorum autour est lourd. La saga sur Korvac semble ne jamais finir, elle n’avance pas ici et même si ce passage sur cette communauté est prenant, l’on se demande ce que ça vient faire là. Angel Unzueta livre des planches correctes, mais très froides, très strictes.
Bien pour le portrait de Tony Stark, mais lourd pour la lenteur de la saga.

Marvel Comics n°1 comprend encore Thor, par Donny Cates et Michele Bandini.
Ce n°15 fait suite à une récente saga où Donald Blake, ancienne identité civile de Thor créée par Thor, s’était rebellée et avait attaqué le Dieu du Tonnerre. Le nouveau souverain d’Asgard a vaincu, mais s’en remet difficilement. Il est notamment perturbé par Mjolnir, qui se refuse souvent à lui, ou peut être levé par d’autres que lui. Thor va ici solliciter conseils et avis auprès des Avengers, notamment Captain America, à qui il confie ses doutes et troubles.
Donny Cates est pleinement sur la suite des éléments lancés précédemment, et ce Marvel Comics n°1 se révèle un peu crispant pour qui n’a pas lu les numéros antérieurs. L’ensemble est cependant fluide, avec une belle caractérisation d’un Thor crispé, qui comprend qu’il est à un carrefour de sa vie. Entre le guerrier qu’il fut, et le roi qu’il doit être. Michele Bandini a un style passe-partout efficace, mais sans briller, et sans « belle » planche non plus.
Lecture agréable mais frustrante pour un lancement.

Enfin, le softcover s’achève avec un petit bonus : une annexe à Amazing Spider-Man n°73, où Joe Quesada et John Romita Jr livrent un segment touchant, en hommage aux vingt ans des attentats du 11 septembre 2001.
Un moment fort, intense, avec peu de mots mais une belle réussite, simple et sobre, en lien avec un épisode antérieur déjà dessiné par John Romita Jr.

En bref

Panini Comics livre une belle et bonne revue, qui permet d’avoir l’essentiel des séries phares de l’univers Marvel. Dommage que ce lancement se fasse via des épisodes très liés à des numéros publiés autrement, mais également que ces segments soient quand même assez lents, contemplatifs. La lecture demeure agréable, mais quelque peu frustrante par endroits.

6
Positif

Des séries agréables à suivre et maîtrisées.

L’humour des épisodes Spider-Man.

La caractérisation fine de Tony Stark et Thor.

Negatif

Des épisodes trop liés à des événements publiés ailleurs.

Des numéros souvent trop lents, contemplatifs, décompressés.

La série Iron Man, très bonne sur la psychologie mais proche de la catastrophe sur l’intrigue principale.

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