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Critique de Marvel Comics #3

par Ben-Wawe le mer. 25 mai 2022 Staff

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Des récits fluides mais peu brillants, pour des séries qui ronronnent quelque peu

Marvel Comics est la nouvelle production principale de Panini Comics, pour proposer en France les séries centrales de la Maison des Idées. L'on y retrouve ainsi les aventures de Spider-Man, Thor, Iron Man et des Avengers.
Après un premier numéro efficace bien que très lié à des récits publiés antérieurs (lien), puis une suite plus solide et réussie (lien), découvrons ici la nouvelle fournée du softcover principal de l'éditeur historique de Marvel.

La série Amazing Spider-Man, scénarisée par Nick Spencer, demeure le cœur de Marvel Comics n°3, avec ici ses numéros 67 à 69.
Peter Parker échange avec Betty Brant, de retour à New York et enceinte, et est grandement surpris par l'identité du père, qui rappelle bien des souvenirs. En parallèle, le camarade scientifique du jeune homme, Jamie Tolentino, continue d'essayer de développer l'Extralucide, capable de prédire des futurs possibles. Il s'attire cependant des problèmes avec Chance et l'Etranger, tandis que Teresa Parker, sœur cachée de Peter et agente secrète, retrouve le Caméléon pour lever quelques doutes. Est-elle réelle ? Quels sont les secrets des Parker ?
Nick Spencer propose ici trois épisodes fluides, sans accroc, mais sans entrain non plus. La saga sur Jamie et l'Extralucide est longue, et finit par devenir désagréable, tant cela semble simpliste, précipité et facile. Les passages sur Teresa sont intrigants, mais les super-vilains qui ont tout préparé à l'avance, c'est une ficelle hélas trop vue. Le sort de Betty Brant interpelle, et reste solide, mais cela est malheureusement survolé pour l'instant.
Graphiquement, Marcelo Ferreira, Carlos Gomez et Zé Carlos se partagent les planches, dans un style homogène mais guère brillant. Les dessins sont solides, aussi, mais n'impressionnent pas, et font simplement le job ; ni plus, ni moins.
En parallèle, des récits annexes sur le retour du Dr Octopus sont dessinés sobrement par Mark Bagley, mais le scénario y est poussif pour préparer le retour des Sinister Six.

La série Avengers écrite par Jason Aaron prend le relais, via ses numéros 48 à 49, pour poursuivre la saga World War Miss Hulk.
Miss Hulk a en effet été enlevée, torturée et transformée par la Chambre Rouge et Red Widow, puis « sauvée » par des Avengers qui n'ont pas su la canaliser. Elle récupère brutalement l'Homme-Gorille, qui a trahi l'équipe dans l'espoir de perdre son immortalité, et fonce sur Atlantis, où Namor risque d'être renversé après ses échecs récents. La Garde Hivernale veut utiliser Miss Hulk pour ravager le royaume sous-marin dans un plan complexe... mais tel est pris qui croyait prendre, alors que les révélations et bagarres s'enchaînent.
C'est efficace, et prenant, à défaut d'être original. Jason Aaron réalise une bonne saga, avec des rebondissements bienvenus, une gestion pertinente de la mélancolie de l'Homme-Gorille, et une Miss Hulk mutique et intense. Red Widow est une bonne ennemie, Namor est également bien écrit, alors que les Avengers sont quand même assez absents. Cette Hulk de l'Hiver, toute rouge et blonde, a un design difficile à justifier, mais l'intrigue est bonne, bien qu'assez prévisible dans son cheminement.
Le graphisme est réalisé par un Javier Garron efficace. Ses planches ne sont pas belles en soi, mais la narration est bonne, l'on s'y retrouve sur chaque image, et les personnages sont bien proportionnés. Solide à défaut d'être brillant.

Marvel Comics n°3 propose ensuite un micro-récit sur la Renarde Blanche, issu de Marvel Comics Présents n°8.
Ami Han est une descendante des Kumiho, renards métamorphes à neuf queues issus de la mythologie asiatique, notamment coréenne. L'on voit le personnage dans son environnement, ses proches, dans une petite histoire très simple.
L'ensemble se lit sans déplaisir, mais le personnage ne ressort pas grandi de ce moment. La Renarde Blanche semble un bon concept, mais Ami paraît antipathique ici, ce qui ne devait pas être le projet de la scénariste Emily Ryan Lerner. Le dessin de Michael Shelfer est basique, sans personnalité, et finalement assez faible.
Un micro-récit dont la présence ici interroge grandement.

Le titre Thor enchaîne dans le magazine, avec le n°17 pour la suite et fin de Révélations.
Thor et Odin, qui a abandonné le trône mais demeure une épine dans le pied de son fils, sont téléportés à Vanaheim, où ils découvrent Freyja et Angela, première née des deux parents. Le contact est difficile, les retrouvailles sont brutes et Angela lance de lourdes menaces envers Odin, mais aussi Thor. Elle attend plus de lui comme roi, et le Dieu du Tonnerre se livre à quelques confessions auprès de Freyja, sa mère de cœur. Le final va aussi apporter bien des troubles, hélas.
Donny Cates propose un épisode simple et sobre, mais efficace. S'il laisse quelques moments d'action, d'ailleurs un peu sanguinolents, il se concentre sur les interactions, les dialogues et les caractérisations ; et c'est bien. Cette petite saga fait office de bilan des numéros antérieurs, et cela fonctionne intelligemment, avec un Thor en nuances et presque en douceur.
Michelle Bandini manie son style graphique presque européen avec intelligence, pour croquer de beaux portraits de personnages, dans un style de ligne claire agréable à l'oeil. Top.

Enfin, Marvel Comics n°3 s'achève avec Iron Man n°13, où le combat contre Korvac n'en finit pas de ne pas se terminer.
Tony Stark, blessé au crâne, dépendant à la morphine, perdu dans l'espace avec des super-héros secondaires, mène la lutte contre Korvac et ses sbires, dans le vaisseau de Galactus. Ça tape, ça tape dur, ça tape fort, et Tony en vient à se lancer dans le pire, pour empêcher Korvac d'accéder au pouvoir absolu.
Clairement, la série va lentement, trop lentement, même. La saga sur Korvac est plutôt bonne, notamment via l'opposition Tony / Michael, mais les épisodes sont décompressés, et cela avance à un rythme faible. Nouvelle illustration ici, avec un numéro « vide », qui cependant se finit sur un choc.
Christopher Cantwell déçoit sur son rythme, alors que le dessinateur Cafu propose des planches certes figées, mais bien détaillées, et plutôt jolies. Cela rappelle un peu Adi Granov, avec plus de punch, et ça reste un des rares vrais points forts du titre.

En bref

Marvel Comics n°3 est un softcover agréable et sympathique à lire, même si les numéros sont dans l'ensemble assez moyens. Thor est le moment fort et très agréable de l'ensemble, alors qu'Avengers est solide et prenant. Hélas, Spider-Man est dans la facilité, alors qu'Iron Man se perd dans la décompression. Une bonne lecture, mais loin des sommets.

5
Positif

L'épisode de Thor, très sobre et très bon.

Le dynamisme d'Avengers, série classique mais prenante.

La petite intrigue sur Betty Brant, très intrigante.

Negatif

La série Iron Man, bien trop décompressée et longue.

La saga principale sur Spider-Man, trop facile.

Un sentiment général d'épisodes qui se lisent, mais s'oublient vite.

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