Un passé difficile et auquel il est difficile de se détacher...

Ce nouveau tome de Fragments d’elles est toujours aussi prenant et intéressant, et met bien en avant la difficulté pour Serizawa a géré ses relations amoureuses, bien que certaines de ses réactions commencent un peu à me fatiguer. Il me semble de moins en moins patient et c’est ce qui lui cause du tort ainsi qu’aux jeunes filles avec qui il sort.

La fin du tome précédent était assez tendue, puisque Yamaguchi était tombée sur Makino et Serizawa dans une fâcheuse position, alors que notre protagoniste avait choisi de sortir avec Yamaguchi. Le tome précédent s’était assez concentré sur eux deux et le passé compliqué de cette jeune femme, où prendre des décisions lui était impossible, tout dépendait de ses parents.
Dans ce quatrième tome, les mangakas viennent conclure enfin la partie université, où le cœur de Serizawa balançait entre deux, ou du moins, il devait bien plus apprécier l’amitié et les moments qu’ils partageaient ensemble. En faisant un choix, il a érigé des barrières différentes avec chacune des deux jeunes femmes.
On se doute bien de la tournure que prennent les événements, et on le voit bien, mais Yamaguchi n’est pas celle qu’il faisait battre son cœur, c’était un peu la solution de facilité pour se dire qu’il sortait avec une fille. Il se sort de cette situation du mieux qu’il peut, et pour éviter aux deux parties l’humiliation, la vérité est légèrement déformée, ou arrangée pour qu’elle ne soit pas trop cruelle. Une réaction défensive sans nul doute logique pour se protéger, et sauver son honneur, comme nous le démontre très bien Yamaguchi. Cette dernière ne m’a pas vraiment marqué dans son histoire, et je n’ai pas eu d’attache particulière, elle m’a laissé assez de marbre.
De plus, les réactions de ses amies suite à ces événements m’ont paru étranges, et je n’ai sûrement pas saisi toutes les subtilités.

En revanche, j’adore le personnage de Makino, que je trouve dynamique, forte et indépendante, et même dans sa relation avec Serizawa, elle est restée fidèle à sa personnalité, à sa famille et à ses valeurs. Qu’elle se mette en couple ou pas, ça ne l’a pas changé, mais on voit une évolution entre ces deux personnages, leurs rapports changent, leurs délires aussi, ils sont plus proches qu’avant, mais semblent s’éloigner de plus en plus et ne partagent plus grand-chose. C’est comme si une routine s’était installée entre eux, alors que leur relation n’est absolument pas vieille… Mais il y a aussi beaucoup d’incompréhension qui s’installe entre les deux, et un manque de communication comme on le voit avec Serizawa qui perd patience de plus en plus à cause du manque qu’il ressent. Il se rend compte d’une autre partie de la personnalité de Makino, une personne naturelle et très occupée qui n’a pas forcément le temps de prendre soin d’elle parce qu’elle a des problèmes plus importants et plus graves comme on le voit dans ce tome. J’ai trouvé dommage que Serizawa soit aussi impatient, et peu à l’écoute ou à l’attention de sa nouvelle copine. Mais le tort peut aussi venir de Makino, qui ne se concentre que sur ses petits jobs, sur ses études, et portent peu d’attention à son petit copain. La frustration se comprend aussi, mais ça ne se résout pas par un pétage de plomb mais par la communication, et c’est dommage de voir que ça manque entre eux.

C’était vraiment ici que j’ai trouvé Serizawa assez décevant face à son manque de compréhension, mais les mangakas viennent expliquer ce qui peut le pousser à ces réactions. En effet, on va pouvoir découvrir son passé, sa petite histoire, le comportement de son père par rapport à sa mère, et comment cette dernière a évolué en mal, sa déclinaison. Sa situation n’est clairement pas la plus simple et la plus agréable, et quand on voit la réaction du mari c’est d’autant plus énervant. Serizawa n’a pas eu une enfance des plus faciles et des plus agréables, il n’a pas non plus eu de vrais modèles pour tisser des liens durables avec les femmes. On comprend tout à fait ses troubles et ses difficultés pour communiquer. Un chapitre touchant et intéressant qui dépeint un passé compliqué, et même humiliant, il va aussi se poser comme un lien entre sa fin d’université et son entrée dans une vie plus active, mais c’est aussi un parallèle entre ce passé et ce présent assez similaire finalement. Mais cette nouvelle étape dans sa vie marque le retour d’un personnage en particulier, je suis curieuse de voir comment cette rencontre va se passer. Je déplore seulement que le présent où on recherche l'identité de la jeune femme ne soit plus mis en avant, ça manque vraiment au récit...