La vie après la mort...

Le talentueux Lee Weeks n'a pas souvent occupé la double casquette de scénariste/dessinateur : une mini-série Daredevil, une mini-série Spider-Man et une histoire courte de la Chose. Et c'est bien dommage car en ce qui concerne les deux derniers (je n'ai toujours pas lu son Angels Unaware publié dans les pages de Daredevil : Dark Nights), le résultat fut à chaque fois tout à fait convaincant.

Spider-Man : Death & Destiny fait partie de ces projets qui reviennent sur une période bien précise en ajoutant des éléments non racontés jusque là, à la manière du travail d'un Kurt Busiek par exemple. Dans La vie après la mort (titre V.F.), Lee Weeks explore les conséquences de la mort du capitaine George Stacy dans l'historique Amazing Spider-Man #90, réédité en complément en fin de sommaire. Un très bon épisode illustré avec talent par Gil Kane et John Romita et qui entretient bien la tension jusqu'au combat entre Spidey et le Docteur Octopus et son climax tragique.

Après avoir été aspergés par un fluide créé par l'Araignée, les bras de Doc Ock deviennent incontrôlables et détruisent une cheminée qui menace d'écraser un enfant. George Stacy se précipite pour sauver le gosse, un geste héroïque qui lui coûte la vie. Avant de mourir, le courageux policier révèle à Spider-Man qu'il connaissait le secret de sa double identité...un final dramatique et poignant qui n'a rien perdu de sa force émotionnelle.

Dans sa mini-série, Lee Weeks s'intéresse aux quelques jours qui ont suivi la mort du père de Gwen, l'homme qui aurait pu être un second Oncle Ben pour Peter. L'atmosphère est donc assez pesante, chacun réagissant à sa manière à ce deuil qui impacte tous les membres du petit groupe d'amis de Peter Parker. Comme d'autres scénaristes qui se sont frottés à cet exercice, Lee Weeks a su retrouver le feeling de cette période...son récit s'intègre bien dans les événements passés; la caractérisation est excellente, avec plein de petits moments qui touchent juste; les interactions sont finement écrites et la partie graphique est (comme on peut s'en douter) superbe, Lee Weeks formant ici un duo complémentaire avec Richard Case à l'encrage.