Virtus Post Nummos : l'argent avant la vertu

L’enfer pour aube nous propose de nous plonger dans le Paris au début du 19è siècle. Quasiment 30 ans après les évènements de la commune qui est une période qui a beaucoup marqué les protagonistes de cette histoire. Une personnage masqué et surtout habillé d’une écharpe rouge, par en quête de vengeance et assassine des notables de Paris en leurs laissant à chaque fois un Louis d’or.

C’est rare mais je vais commencer cette chronique par les dessins. Le traitement graphique choisi par Tiburce Oger est sublime. Un album quasiment en noir et blanc mais avec uniquement du rouge sur quelques éléments de chaque page. J’ai adoré parcourir Paris dans ces conditions, ça permet une immersion instantanée dans cette quête de vengeance. En faisant ressortir justement la colère ou encore la couleur du sang, on sent toute la tension, l’amertume et la colère que ressent « l’écharpe ». Enfin un détail extrême nous est offert dans les décors, les costumes ou encore les véhivules de l’époque. Bravo.

L’album est divisé en plusieurs chapitres, où chaque chapitre est un hommage au « petit journal », on voit la une du journal qui présente les évènements qui vont avoir lieu.

Côté scénario, les informations sont données petit à petit. Une vengeance dont on ne sait rien au départ puis on se replonge dans les souvenirs de « l’écharpe » et on commence à comprendre que les événements de la Commune ont énormément marqué notre héros.

Parallèlement à ses assassinats, la police enquête. Notamment deux inspecteurs, Eugène Flaquier, qui n’est pas pris au sérieux par ses camarades et surtout Gosselin, atteint de tremblements dont on va voir sa quasi descente au enfer, en devenant totalement dépendant aux médicaments. Et c’est finalement ce dernier qui trouve une ouverture dans l’enquête.

D’autres personnages sont très importants dans ce Paris tourmenté, les apaches. Une bande qui terrorise Paris en aidant notamment l’écharpe.

Au final, L’enfer pour Aube, est une vraie réussite. Terminée en deux tomes, les auteurs du très récent le bossu de Mautfaucon ou encore Go west young man, signent une super histoire sur fond historique, on sent toutes leurs recherches dans cette histoire, en offrant d’ailleurs en fin d’album une revue de presse qui présente des événements de l’époque. Une lecture prenante, grâce au côté historique et immersive grâce aux dessins. Vivement la fin dans le tome 2.