Heureux élu

En vingt-huit tomes, de mémoire, on n’avait jamais vu Jérome K. Jérôme Bloche, au centre d’un triangle amoureux. Comment, me direz-vous, ce gaffeur impénitent, ce pataud touchant, a-t-il pu se mettre dans les affres du marivaudage ? Il faut lire la BD pour le savoir, mais je vous rassure, ce pauvre Jérôme n’y est pour rien.

Alors qu’il passe son permis pour la … combien déjà ? nième fois disons, par pudeur et respect de son extrême détermination et du soutien infaillible de ses proches, il est coupé net dans son élan pour devenir un conducteur émérite, et doit voler au secours d’une mariée suicidaire. Son bon cœur n’ayant d’égal que son héroïsme, le voilà protecteur malgré lui d’une jolie jeune fille.

Mais comme on le sait, il ne faut pas se fier aux apparences, et, parfois, un visage d’ange cache de noirs dessins. Il apprendra à ses dépens, que les chevaliers sans peur et sans reproche doivent doubler leur bonté d’âme d’un zeste de méfiance, s’ils veulent couler des jours heureux.

C’est toujours avec plaisir que l’on retrouve Jérôme et son auteur, dans des aventures du quotidien, émaillées des portraits de voisins ordinaires, et d’une bienveillance qui fait du bien.

Rien de mièvre néanmoins, et à la lecture des péripéties trépidantes du héros, plutôt fait pour être oisif et hibernant que super héros bondissant, on se dit que notre vie un peu morne a du bon.

Le dessin est maîtrisé ; Une ligne claire assumée de grande qualité, qui accroit le réalisme du propos et de l’univers de la série.