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Critique de Love stories #2

par Charlie One le sam. 4 juin 2022 Staff

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Love Stories, une histoire d'amour de soi et de ses amis

Après 3 ans d’attente, le tome 2 est enfin sorti (en 2019 chez nous). A l’époque, j’avais tellement peur que celui-ci ne soit pas à la hauteur des débuts que j’en avais délayé la lecture, pas prêt à être déçu. Après avoir laissé cette crique de côté pendant quelques années, quand de mieux que juin - le mois des fiertés pour ceux du fond - pour me décider à l’annoncer : ce tome 2 est tout bonnement excellent. Autant que le premier.

Je n’avais jamais vu cela dans le Boy's love. En 2 ans de lecture du genre à date d’écriture, je n’étais jamais tombé sur une série qui raconte aussi bien les tourmentes adolescentes d’un lycéen homo. Ça touche dans le mille et j’aime à peu près tout dans cette histoire.

J’aime ce qu’elle exprime. J’aime qu’elle dise qu’il existe différentes façons de vivre cette partie de soi. J’aime qu’elle donne un ami gay à Yamato sans vouloir à tout prix les accoupler. J’aime que les personnages soient nuancés dans leur vécu, dans leur vision des choses.

J’aime voir les amis de Yamato le protéger des autres. J’aime que Yuiji puisse prendre la main de Yamato ou lui faire un bisou sans que cette action n’engendre de confusion. J’aime qu’il s’agisse simplement une démonstration d’amitié et d'un acte protecteur. J’aime la complicité et la confiance qu'il y a dans cette relation.

Yamato semble néanmoins développer sur la fin une affection un peu plus prononcée qu’il ne le voudrait pour Yuiji. Paradoxalement, j’aime aussi ce potentiel développement car si je ne veux pas que cela ruine leur amitié, j’aime la réalité, le réalisme et la tension dramatique de cette possibilité.

J’aime les personnages, même les idiots dans le genre de Doi car ils sont cruellement réels. On ne le répètera jamais assez mais l’outing - même avec la meilleure des intentions - n’est pas acceptable.

J’aime qu’avec ce sujet, Tohru Tagura mette la lumière sur les ramifications d’un coming out pour les personnes LGBTQIA+. Garder le secret est une protection contre le monde entier et cela coute « si peu » … Juste un peu de liberté et d’apaisement.

J’aime voir Yamato se révéler à son rythme grâce à son entourage. J’aime que son placard ait plusieurs portes. Certaines portes sont ouvertes, d’autres non. J’aime qu’il n’y ait de pas de vérité absolue. Juste la sienne, la nôtre.

J’aime le message à portée positive et que Yamato soit si bien entouré.

J'aime également que le harcèlement scolaire et le pouvoir de nuisance de certaines personnes ne soient pas occultés.

On trouve en effet dans ce volume une belle galerie de personnages déplaisants. Nous pouvons citer Doi et sa méchanceté crasse, les camarades de lycée s’imaginant être devenus un objet de désir pour Yamato (eye roll) ou encore le cousin d’Akito qui fait des avances inappropriées pour « essayer » … Et n’oublions pas toutes les personnes responsables de micro agressions lorsqu’elles expriment un dégout sur la question ou encore la mère d’Akito qui se demande « pourquoi son fils ».

Tout le monde n’est donc pas bienveillant dans l’univers de Love Stories mais c’est exactement pour cela que j’aime le manga de Tohru Tagura, car il est le reflet d’une réalité imparfaite, quand bien même racontée sous un prisme positif.

Je me suis beaucoup concentré sur Yamato dans cette chronique mais pour finir, notons que le travail sur le personnage de Yuiji et les difficultés romantiques que celui-ci rencontrent ne sont pas en reste, permettant d'aborder la question épineuse de l'expression des sentiments et de la capacité de chacun à être démonstratif.

En bref

Tohru Tagura s'excuse en postface de ne pas avoir produit un Boy’s Love comme les autres mais ne le devrait pas car ce sont les nuances et l’attention qu’elle porte à la psychologie de ses personnages qui rendent son œuvre plus riche, touchante et captivante que bon nombre d’autres yaoi du marché. Le 3ème et (a priori) dernier volume se fait malheureusement toujours attendre en 2022 et on ne peut qu’espérer qu’il conclura de manière exceptionnelle ce triptyque.

10
Positif

A peu près tout.

Negatif

A peu près rien.

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