La Mort en marche...

Période dramatique de la Saga des Etoiles, la Grande Purge Jedi fut brièvement mentionnée par l'un de ses survivants, Obi-Wan Kenobi, au détour d'une réplique de Star Wars Episode IV : Un Nouvel Espoir sorti dans les salles obscures en 1977. Les spectateurs ont ensuite attendu 2005 et le dernier volet de la prélogie, La Revanche des Sith, pour en découvrir les détails et les terribles conséquences de l'Ordre 66. 

Les bandes dessinées publiées par Dark Horse sont revenues sur plusieurs chapitres de la traque des derniers Jedi dans une suite de titres regroupés sous l'appellation Star Wars - Purge. Il y a eu en tout trois one-shots et une courte mini-série compilés dans le deuxième volume de la collection à bas prix consacrée à La Légende de Dark Vador, une légende qui s'est notamment construite sur la propagande et les mensonges.

Purge (qui doit faire partie des histoires Dark Horse les plus rééditées) et Quelques secondes avant de mourir sont sorties respectivement en 2005 et 2009. Le scénariste est John Ostrander, excellent auteur et l'un des grands architectes de la période Légendes avec, entre autres, les aventures du Jedi amnésique Quinlan Vos, les chroniques de la Guerre des Clones et la série Legacy. Ostrander se fond avec habileté dans l'atmosphère désespérée de cette époque troublée (dès le début de Purge, il ne fait aucun doute que cela va mal finir ce qui ne rend pas le récit moins palpitant) tout en entretenant tout de même une lueur d'espoir dans les ténèbres (avec le final de Quelques secondes avant de mourir).

La caractérisation est globalement soignée, entre la résignation des uns et la rébellion des plus combattifs. C'est également l'occasion de suivre l'évolution de Vador, qui se laisse un peu trop emporter par sa colère dans La Lame Cachée, que l'on doit à un autre bon scénariste de Star Wars, Haden Blackman (voir le premier tome de cette collection). Dans la mini-série Le Poing du Tyran, les méthodes de Vador changent. Après plusieurs déconvenues, le Seigneur Noir des Sith, épaulé par un intéressant personnage féminin, le Major Namada, a recours à des méthodes plus insidieuses pour discréditer les Jedi, effacer leur légende des mémoires et éradiquer toute trace de sédition dans la galaxie.

Avec Le Poing du Tyran, Alexander Freed livre un récit bien ficelé qui s'inscrit pleinement dans l'implacable montée en puissance de l'Empire. L'issue glaçante est certes sans surprises mais elle ne manque pas d'efficacité. Les dessins de Marco Castiello manquent un brin de personnalité (il y a du Terry Dodson dans la façon dont il croque les protagonistes féminins par exemple) mais la narration est claire et les scènes d'action percutantes.